photo M.Christine Grimard
Un an est passé, si court et si long à la fois. Chaque jour, l’absence se fait plus lourde alors qu’elle devrait se faire plus légère.
Pourtant chaque anniversaire, chaque fête écoulée, aide à s’installer dans de nouvelles habitudes en acceptant l’absence. Toutes ces premières fois sans toi, seront paraît-il plus faciles à vivre quand elles seront secondes ou n-ièmes sur la liste. La force de l’habitude…
Pour le moment, je n’ai pas encore réussi à m’installer dans cette habitude.
Je n’ai pas réussi à oublier les derniers instants, à occulter les regrets de mots ou de gestes qui ont pu te manquer.
Je n’ai pas encore réussi à faire disparaître les objets des derniers jours, ni à vider ta dernière valise. En fait, lorsque j’ai tenté de l’ouvrir, ton parfum m’a sauté à la gorge, et je l’ai refermée…
Je n’ai pas encore réussi à écouter ce message que tu avais déposé sur mon téléphone portable un jour où j’étais indisponible. Je ne sais pas quand j’aurais la force d’entendre de nouveau ta voix…
Pourtant j’ai rangé les photos, parce qu’elles me ramenaient à l’âge heureux. J’ai réussi à relire ton écriture, à ouvrir ton livre de recettes et à sourire de nouveau devant toutes tes annotations. Ton écriture si bien formée, je l’ai admirée encore une fois, sans craindre mon émotion.
J’ai fait beaucoup de progrès en un an, beaucoup !
Tu serais fière de moi.
J’ai réussi à aider ceux qui avaient perdu un proche à exprimer leur chagrin sans que le mien n’éclate. J’ai même réussi à leur offrir mon sourire.
J’ai réussi à faire avec, ou plutôt sans… Sans le montrer, sans le crier, sans le pleurer. La plupart du temps.
Un an c’est si court et pourtant si long. Le premier est le plus dur, paraît-il. Il vient de s’achever.
Le second commence. Et dehors, dans ce rayon de soleil, il me reste ma vie…