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Les arbres en deuil
Déplient leurs branchages sur
L’or d’un soir d’hiver
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Les arbres en deuil
Déplient leurs branchages sur
L’or d’un soir d’hiver
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Par dessus les toits
L’hiver tous les ciels sont gris
Que les hommes prient
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Dans la nuit glacée
Le givre invente un ballet
Que l’aube révèle
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Un espoir de paix
Passe au milieu des nuages
Pour qui sait le voir
Cœur en demi-teinte
Sentiments couleur pastel
Et regard bleu-nuit
« Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence. »
Christian Bobin
Laisser entrer la lumière puisqu’elle est là
Occulter les obstacles et les nuages
Ouvrir les fenêtres au souffle de l’aube
Ne pas écouter les oiseaux de mauvaises augures
Aimer le chant du vent dans les branches
Découvrir en soi un espace infini
Apprécier le silence du crépuscule
Se concentrer sur le rayon d’or au bout du tunnel
Avancer vers les lendemains qui chantent
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Brumes et frimas
Habillent les arbres nus
D’écharpes de soie
–
Elle doit se dépêcher. Il faut qu’elle parte, elle va être en retard si elle traîne encore. La porte semble se refermer doucement, poussée par le vent. Il faut qu’elle l’atteigne avant qu’elle claque. Au-dessus d’elle, la mouette a disparu. Elle ne l’a pas vu partir.
Un sentiment d’urgence l’envahit. Elle ne sait plus pourquoi mais il faut qu’elle se dépêche. Elle devait prendre un train ou alors un bus, ou peut-être qu’on l’attend. Pourquoi elle ne se souvient pas ? C’est pénible. Et ce marteau piqueur dans ses oreilles, ça va durer encore longtemps ?
Derrière elle, la mésange bizarre pousse un cri. Surprise, elle se retourne. Quelqu’un est là, au bout du sentier qui lui fait un signe de la main. Qui est cette femme ? Elle lui est familière pourtant…
Elle lève la main pour lui répondre. L’inconnue lui sourit, le regard plein d’une infinie douceur. Au moment où elle franchit la porte, gardant la main sur la poignée pour qu’elle ne se referme pas sur elle, elle l’entend lui murmurer :
– Dépêche-toi de retourner là-bas mon enfant. Tu as encore beaucoup de choses à faire. Ne te retourne pas. Nous nous reverrons plus tard. Je t’aime !
…………….
– Madame c’est vous qui avez appelé les secours ?
– Oui, c’est moi ! Elle est tombée là, devant moi, d’un seul coup ! Elle était immobile devant cette peinture depuis je ne sais combien de temps, en plein soleil. Je la regardais de ma fenêtre et je l’ai vue tomber comme une pierre ! Vous croyez qu’elle est morte ?
– Non, mais il s’en est fallu de peu. Heureusement que nous étions pas très loin. On va la transférer rapidement aux urgences neurologiques, elle a entrouvert les yeux et nous a dit son prénom. Mais elle a oublié son nom. Vous avez fait ce qu’il fallait, ne vous inquiétez pas. Vous avez une idée de son identité ?
– Non, je ne l’avais jamais vue auparavant. Mais son sac est tombé au bord du trottoir. Regardez, il y a sûrement des papiers à l’intérieur.
– Merci beaucoup, madame. Rentrez chez vous maintenant. On s’en occupe.
– Aller les gars, on la transfère à Neuro. Ils l’attendent au bloc. On y va !
—> FIN
Photo Marie-Christine Grimard
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Perdus dans le ciel immense
Deux oiseaux nagent
Au milieu des nuages
Regarde comme ils dansent
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Cachés dans le ciel immense
Deux nuages dansent
Au milieu des nuées
Regarde comme ils valsent
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Légères dans le ciel immense
Deux âmes valsent
Au milieu des pensées
Regarde comme elles rient
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Couchés sous le ciel immense
Deux enfants chantent
Au milieu des possibles
Regarde comme ils rêvent
…
Photo Marie-Christine Grimard
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Dans ce monde en feu
Injures et dévastations
Tricotent leur toile