Clichés 22: Autant en emporte la vague…

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Photo M.Christine Grimard

 

« Comme l’algue fugitive,

Sur quelque sable de la rive

La vague aura roulé mes os »

Lamartine

*

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Photo M.Christine Grimard

 

« La vague s’aplanit, et l’humide séjour,

Comme un vaste miroir, renvoie au loin le jour »

Jacques Delille

*

 

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Photo M.Christine Grimard

 

« Qu’est ce donc que toute notre tendresse

Rien qu’une petite vague qui racle sur la terre

et s’en retourne en haute mer. »

Léon-Paul Fargue

*

 

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Photo M.Christine Grimard

 

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Autant s’en va le vent

Navigant

Entre joies et tourments

Que la vague aplanit  inlassablement

Que le temps

Avance en érodant

Inexorablement

Tant les regrets des grands

Que les espoirs  d’enfants

*

Commémoration sanglante

Les survivants de l’Holocauste et les chefs d’État se sont réunis, mardi à Auschwitz, en Pologne, pour commémorer les 70 ans de la libération de ce camp de concentration et d’extermination.

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AFP PHOTO / JOEL SAGET

Jour pour se souvenir de la Shoah.

Le terme Holocauste est impropre même si il est utilisé depuis des siècles. Un holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal après immolation. Il s’agit ici d’êtres humains soumis à la barbarie d’autres êtres humains, même si celle-ci les a traité plus mal encore que certains hommes peuvent traiter les animaux.

C’est l’Extermination de tout un peuple par l’Allemagne nazie, le massacre d’entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d’Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale. La barbarie perpétrée par un état envers une partie du genre humain, où comment toute la machinerie d’un état souverain fut mise au service d’une idéologie démente.

Cela paraît impossible, surréaliste, dystopique. Et pourtant, cela a été, et est encore aujourd’hui, sous d’autres formes, sous d’autres latitudes…

Un jour pour se souvenir et repousser l’horreur, pour empêcher qu’elle ne revienne souiller nos âmes de sang humain.

Les vivants, les survivants errent sur cette terre qui a vu tant de souffrances, comme les fantômes de notre humanité, effarée de sa propre monstruosité.

AUSCHWITZ

AFP

 

Je n’ai pas connu cette époque où mes parents étaient enfants, je n’ai pas connu personnellement de victimes. Je n’appartiens pas au peuple juif. J’ai ressenti leur souffrance en lisant le journal d’Anne Frank dans mon enfance, alors que j’avais le même âge qu’elle . J’ai été bouleversée par film de Claude Lanzmann datant de 1985, par le livre: « Si c’est un homme » de  Primo Levi, ou celui d’Elie Wiesel, paru en français sous le titre: « La Nuit ».

En fait, tous ces écrits bouleversants ont probablement fait leur chemin dans mon esprit, l’ont marqué au fer rouge.

Désormais, chaque fois que je vois l’image de cette voie de chemin de fer, de cette « rampe » d’accès à la mort ou à la torture pour des milliers d’humains, je ne peux empêcher les larmes de couler. L’émotion me submerge, comme si je me souvenais dans ma chair, de l’angoisse des mères arrivant là-bas avec leurs enfants, pressentant l’horreur et tentant de ne pas l’imaginer, puis étouffant en essayant de rassurer leurs proches dans une ultime étreinte. Je suis cette mère, je suis cet enfant, je suis ce vieil homme gazé en raison de son âge, je suis ce survivant au regard halluciné qui ne saura jamais pourquoi il est sorti de l’horreur, je suis ce bourreau endoctriné qui a prêté ses mains à l’indicible, je suis une cellule de cette humanité écorchée vive qui ne s’en remettra jamais, je suis la mémoire ensanglantée.

Je suis l’obligation de ne jamais oublier, pour apprendre à dire non à ma propre barbarie.

 

Journal 2 : Marche arrière

  • Mercredi 7 janvier :

Attentat au siège de Charlie Hebdo

Dix personnes dont Cinq dessinateurs lâchement assassinés

L’horreur et la barbarie envahissent nos vies.

Dans l’agenda la phrase du jour est :

« Dans la vengeance, le plus qui puisse arriver est de nous rendre égaux à nos ennemis, tandis que dans le pardon, nous montrons plus de sagesse et d’intelligence. » Alpeh Paulo Coelho

  • Jeudi 8 janvier:

La France sidérée est recueillie devant la barbarie.

Une minute de silence partagée à midi pile.

Le Glas de Notre-Dame de Paris retentit.

La Tour Eiffel s’éteint à vingt heure.

Symboles d’un pays en état de choc.

*

  • Vendredi  9 Janvier:

Chasse à l’homme et prises d’otages.

Le sang des fous et le sang des innocents mêlés en un bain d’horreur.

La barbarie gagnera-t-elle ?

*

  • Samedi 10 janvier:

Le calme après la tempête ?

Des marches pour la liberté et pour la paix s’organisent spontanément dans tout le pays.

La phrase du jour sur l’agenda :  » Quand quelqu’un trouve son chemin, il ne peut avoir peur. Il doit avoir assez de courage pour faire des faux pas.  » Brida de Paulo Coelho

*

  • Dimanche 11 janvier:

Dans la France entière, les gens convergent et se retrouvent pour marcher pour la liberté d’expression, et contre la montée de la violence. Ils avancent malgré les menaces pour ne pas oublier que la Paix est la seule solution.

Jour de tolérance, et d’union.

Peu importent les dissonances.

Les hommes veulent croire en leur liberté.

*

  • Lundi 12 janvier:

Le jour d’après, tout reste à construire.

Saurons-nous panser les plaies et rebâtir sur les cendres tâchées de sang ?

On dit pourtant que les cendres sont le meilleur terreau.

*

  • Mardi 13 Janvier:

La vie est repartie dans le pays.

Débute le temps des obsèques et du souvenir.

Il restera dans les mémoires comme un énorme gâchis.

*

  • Mercredi 14 janvier:

Le soleil éclaire ce matin et me donne des envies de printemps.

Là-bas, la haine gronde devant un dessin teinté de vert.

Les gens font des heures de queue pour obtenir un « Charlie ».

Obsèques de Cabu à Chalon-en-champagne.

*

  • Jeudi  15  janvier:

Obsèques de Charb en une grand-messe cérémonie laïque, hommage et amitiés.

La citation du jour : « Il faut toujours savoir quand finit une étape de la vie. Si tu persistes à y demeurer plus que nécessaire, tu perds la joie et le sens du temps qui reste. Et tu risques d’être rappelé à l’ordre par Dieu. » La cinquième montagne de Paulo Coelho.

*

  • Vendredi 16 janvier:

Obsèques d’Honoré.

Pluies en cataractes.

Les terroristes ne trouvent pas de lieu de sépultures.

Certains errent dans la vie et dans la mort sans jamais trouver la paix.

La phrase du jour : « Victoires et défaites font partie de la vie de tout le monde, sauf des lâches, puisque ceux-là ne perdent ni ne gagnent jamais. » Le démon et Mademoiselle Prym de paulo Coelho

*

Relire ces pages, trois semaines plus tard, avec le recul, loin du choc initial et des polémiques qui ont suivi, permet de poser la réflexion. Chacun garde ses propres souvenirs, mêlés à sa propre vie, et en tirera ses propres leçons. Les citations pré-imprimées sur cet agenda, donnent un éclairage supplémentaire, même si elles sont semées par le hasard. Les coïncidences en sont-elles vraiment, ou nous aident-elles simplement à ouvrir la route en suivant les signes semés pour nous ?

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Photo M. Christine Grimard

 

Clichés 21 : Hivernales

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Photo M. Christine Grimard

 

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Ciel chargée de neige

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hiver

Photo M. Christine Grimard

 

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Au matin, réveil saupoudré de glace.

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Photo M. Christine Grimard

 

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La ville enfloconnée se presse pour rentrer au chaud

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Photo M. Christine Grimard

 

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Blancheur obligatoire

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Photo M. Christine Grimard

 

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Reflets Glacés

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Photo M. Christine Grimard

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Quelques flocons s’accrochent

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Photo M. Christine Grimard

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Retour du bleu

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Photo M. Christine Grimard

Photo du jour : Observation

monde surprenant

auteur inconnu

 

Que ce monde est surprenant !

Que ce monde est beau !

Que ce monde est violent !

Que ce monde est plein de surprises !

Que ce monde est plein de haines !

Que ce monde est doux !

Que ce monde est fou !

Que ce monde respire la paix !

Que ce monde attise la guerre !

Que ce monde est coloré !

Que ce monde est noir !

Que ce monde est révolté !

Que ce monde est survolté !

Que ce monde est étonnant !

Que ce monde est révoltant !

Finalement, je vais rester de ce côté, en silence, en paix.

J’attendrai pour sortir que ce monde recouvre sa raison, et qu’il se souvienne du goût de l’Amour.

Une image…une histoire : La roue tourne (2/2)

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Frédéric passait chaque mercredi sous la roue, en revenant de son travail. Depuis un mois, il restait là, tournant autour du marchand de gaufres, dévisageant la foule qui venait admirer la roue, restant assis pendant des heures sur son banc fétiche, attendant en vain que le hasard lui offre la joie de revoir la jeune femme. Après leur petit goûter improvisé, il l’avait accompagnée au pied de l’immeuble qu’elle cherchait, et là, soudain intimidé, il l’avait saluée et était reparti à grand pas vers son propre quartier. Il n’avait pas osé lui demander son nom ou son numéro de téléphone, et depuis il s’en voulait chaque jour un peu plus. Quel imbécile, il faisait. Cette foutue timidité lui gâchait la vie une fois encore !

Le seul détail qu’il avait pu glaner était son prénom: Liane.

Il passait dans la rue où il l’avait laissée pour rentrer chez lui, bien que cela lui fasse faire un grand détour et restait parfois quelques minutes à attendre sur le trottoir d’en face, scrutant chaque fenêtre en espérant l’apercevoir. Les gens du quartier avaient fini par le repérer, dont une vieille dame qu’il avait croisée plusieurs fois lorsqu’elle revenait de ses courses avec son cabas plein. Un jour, il avait voulu l’aider à traverser la rue, elle l’avait regardé avec méfiance et en brandissant son parapluie dans sa direction, lui avait dit:

« Mon petit gars, je vous conseille de ne pas approcher. Je vous ai repéré avec vos airs de petit garçon sage. Si vous en avez  après mon porte-monnaie, vous en serez pour vos frais ! Je ne me balade plus avec du cash, je ne suis pas tombée de la dernière pluie ! »

Frédéric, un peu vexé avait reculé, reprenant son poste d’observation en marmonnant  quelques mots dans sa barbe.

« Parlez plus fort, jeune homme. Un peu de respect pour mes cheveux blancs, continua la vieille femme. Ne marmonnez pas ainsi, ce que vous avez à répondre, dites-le distinctement ! »

« Je voulais seulement vous aider à traverser, répondit Frédéric. Mais je vois que vous n’avez pas besoin de moi… »

« On a toujours besoin des autres dans ce monde, répliqua-t-elle, vous devriez le savoir. Et vous, plus que moi, il me semble. Je vous vois attendre au pied de ce platane depuis plus d’un mois. J’avoue que votre présence silencieuse m’intrigue. J’ai toujours été curieuse, et je connais tout le monde dans cette rue. J’aimerais savoir ce qui vous intéresse tant dans cet immeuble, pour que vous le surveillez comme ça. »

Elle était beaucoup plus petite que lui, mais elle le fixait sans ciller,  le nez en l’air. Intimidé malgré lui par son regard d’aigle, il baissa les yeux.

« Si je vous le dis, vous allez bien rire » commença-t-il d’une voix hésitante.

« Essayez toujours ! » Insista la vieille femme d’une voix autoritaire. « Qui ne tente rien, n’a rien ! »

Cette dernière phrase le décida à parler. Il lui raconta toute l’histoire en une longue tirade, sans reprendre son souffle. Lorsqu’il se tut, elle le dévisagea, un sourire dans le regard. Elle hocha la tête, et dit:

« Je crois que cette jeune femme vit effectivement dans cet immeuble, je la connais. Elle est magnifique, à tout point de vue, très attachante et très méritante aussi. Elle est très seule aussi, pour une aussi jolie jeune femme. Il me semble que vous êtes un brave garçon. Ce qu’il vous faut, c’est un petit peu plus d’audace. Vous devriez mettre un mot sur le panneau d’affichage qui est dans le hall de l’immeuble, à droite des boîtes aux lettres. Soyez créatif et laissez parler votre cœur. Je pense que vous en êtes capable. Bon chance, mon petit ! »

Sur ces mots, elle tourna les talons, traversa la rue d’un pas alerte, laissant Frédéric à son étonnement, le cœur plein d’espoir.

*

Le mercredi suivant, il s’installa sur son banc fétiche une heure plus tôt qu’à son habitude. Il sentait son cœur battre à toute volée dans sa poitrine. Pour se calmer il tenta de se concentrer sur le jeu de la roue, respirant lentement au rythme des rouages. Les cabines tournoyaient sur un fond de nuages légers, le ciel était bleu cobalt, de la couleur exacte de ses yeux. Il y voyait un beau présage. Mais plus le temps avançait, plus son espoir s’amenuisait.

Vers quatre heure, il faillit se lever et partir, lorsqu’il la vit s’avancer vers lui. Elle était encore plus belle que dans son souvenir, le regard toujours aussi doux, les cheveux un peu plus long, la démarche chaloupée. Il sentit son cœur s’arrêter lorsqu’elle se planta devant lui. Elle le regardait en silence, le sourire aux lèvres, puis sortit de sa poche une feuille pliée en quatre qu’elle lui tendit en disant:

« J’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre… »

Il déplia le message où il reconnut les mots qu’il avait tracé en tremblant la semaine précédente :

« Liane,

si tu souhaitais déguster de nouveau une gaufre avec moi,

je t’attendrai chaque mercredi à 16 heures,

au pied de la roue argentée qui nous a réunis.

Frédéric »

La voix et les genoux tremblants, il répondit:

« J’aurais pu attendre toute la vie, pour le plaisir de te revoir… »

Une image…une histoire : La roue tourne (1/2)

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auteur inconnu

 

La roue était de nouveau en service depuis les fêtes de Noël.

Il était fasciné par sa course dans le ciel. Il lui semblait qu’elle caressait les nuages de ses petites cabines mercurisées. Il venait souvent s’asseoir sur un banc de la place pour la regarder tourner, l’après-midi, en sortant de son travail. Il aimait entendre le souffle des rayons fendre l’air, en une longue glissade ininterrompue. Parfois quelques cris s’élevaient des cabines, de peur ou de joie. Il imaginait les gens à l’intérieur, et les admirait secrètement. Il avait toujours eu le vertige, et n’avait plus jamais eu le courage de monter dans une de ces cabines, depuis ce jour où ses frères l’avait forcé à monter dans ce manège à la foire du trône. A la simple évocation de ce jour, il sentait son cœur exploser et ses mains devenir moites.

Non, personne ne le forcerait plus jamais à monter dans une de ces roues. Mais il adorait les regarder tourner, tourner, inlassablement.

Il était là depuis une heure, lorsqu’une jeune femme vint s’asseoir près de lui. Elle gardait les yeux rivés sur le manège, puis sortit son téléphone portable et filma le jeu des rayons brillant dans le soleil couchant à contre-jour.  Satisfaite de son film, elle soupira et en souriant déclara:

« C’est une magnifique journée ! »

« En effet, répondit Frédéric bravant sa timidité, pour un mois de janvier, la température est plutôt douce. »

« Je n’ai encore jamais vu une roue aussi grande. Dans mon village, la fête foraine se résume à quelques chevaux de bois, un peu de barbe à papa et une stand de tir où l’on gagne des poupées démodées ! » Ajouta-t-elle en riant.

« Oh, rassurez-vous, chez moi c’était la même chose, répondit Frédéric, je n’avais jamais vu une roue telle que celle-ci avant de venir vivre ici. Mais, ils l’installent chaque année, pour les fêtes, et je viens la voir tourner quand j’ai un peu de temps. Je la trouve très belle. » Ajouta-t-il sur le ton de la confidence.

Il n’engageait jamais la conversation avec des inconnus, sans doute par timidité, mais cette jeune femme souriante, lui inspirait confiance. Ils échangèrent des banalités puis des plaisanteries, puis des silences. Bientôt il se prit à lui raconter sa vie depuis qu’il était arrivé en ville, et ce qu’il regrettait du village où il avait passé son enfance. Elle l’écoutait avec attention, ouvrant de grands yeux gris lorsqu’il lui décrivit comment ils avaient installé la roue en début de saison, et les illuminations que la ville mettait en place pour donner un air de fête à sa ville. Il la trouvait très sympathique.

A son tour, elle lui expliqua  sa jeune vie. Elle venait d’entrer à l’université et était hébergée provisoirement chez une amie. Elle avait rendez-vous dans une heure, pour visiter une chambre chez une dame âgée qui sous-louait une partie de son appartement en échange d’un petit loyer et d’une présence. Il lui proposa de l’accompagner au pied de l’immeuble qui se situait à deux pas de son quartier. Elle accepta avec joie, n’ayant aucun sens de l’orientation.

« C’est à deux pas d’ici, dit Frédéric, C’est un quartier agréable, et calme. Vous devriez vous y plaire. Il faut quelques minutes de marche seulement, j’ai le temps de vous offrir une gaufre avant, si vous voulez ! »

Un magnifique sourire éclaira le regard de la jeune femme, qui répondit :

« C’est mon jour de chance, je crois ! Avec grand plaisir, si je vous offre les boissons. J’ai sauté le repas de midi, aujourd’hui, un peu de sucre me fera du bien ! »

« Allons-y » dit Frédéric, en la précédant, ces gaufres sont une merveille, vous m’en direz des nouvelles ! »

 

–> A suivre <–

 

Photo du jour : Petit matin frileux

« Un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus. » Paulo Coelho

 

NOEL 2013 058

Photo M. Christine Grimard

Pourquoi faudrait-il continuer ?

Pourquoi devrais-je poursuivre la route dans ce froid, dans ce vent, dans cette nuit ?

Je serais mieux au chaud dans mon lit…

La nuit étire son écharpe de givre, s’accroche au pare-brise, s’insinue sous ma peau, humide, glacée.

Qu’est-ce qui m’oblige encore à me jeter sur ce chemin ?

Il serait si simple de rester là, de jeter l’éponge, d’attendre que le printemps revienne.

De l’autre côté de la vitre, l’obscurité ne lâche pas, elle encercle les arbres, elle étouffe les sons.

Donnez-moi une seule bonne raison de continuer, il faudrait être fou pour avoir envie de faire un pas de plus dans ce monde.

*

Pourtant…

Il faut bien que quelqu’un se lève pour que la vie change, que ce monde sourd écoute les battements de son cœur, que ce monde étrange avance vers la lumière, et que la vie sourie encore.