
La ville indocile
Illumine ses hivers
Pour cacher ses nuits
La ville indocile
Illumine ses hivers
Pour cacher ses nuits
.
Se taire
Parce qu’il n’y a plus rien à dire
Du moins plus rien d’utile à partager
Rien qui puisse intéresser
Rien qui aide à avancer
C’est mieux que d’écrire pour ne rien dire
Des mots sans queue ni tête
Des mots vains
Des mots bleus
Comme une suite sans fin
Sans virgule et sans point
Perdue comme
Un oiseau sans ailes
Un poisson sans eau
Un humain sans âme
Une âme sans amis
.
Se taire
Parce que le silence est tout ce qu’il vous reste
Dans cet univers
Où même la lumière est noire
.
Se taire pour oublier
Le bruit ambiant
Et les paroles blessantes
Se taire pour effacer
Les polémiques destructrices
Se taire pour occulter
Le mal-être du monde et la noirceur des hommes
Marcher sous le ciel
Où la rousseur automnale
Égaye la vie
Dans les sous-bois brumeux de novembre
Les coquelicots ont disparu sous la mousse
Leur fragilité écarlate s’est éteinte depuis longtemps
Mais dans nos cœurs leur souvenir subsiste
Comme symbole du courage de ceux qui ont disparu dans la boue des tranchées
Pour que vive notre liberté
Tous ces enfants plus jeunes que les miens
N’auront pas eu le temps de vivre
Pour que leurs descendants survivent à la barbarie
En ce jour de mémoire, je n’ai que le rouge des feuillages
Pour me souvenir de leur sang versé
Ne pas oublier leurs visages effarés
Ne pas oublier que la guerre tue les enfants
Et que seule la paix est belle
Lumière d’automne
Glisse entre les branches nues
Novembre s’effeuille
Frimas de novembre
Incitent à rêver au chaud
De voyage en chambre
Ciel de traine
Novembre s’entraîne
A collectionner les nuages
Pour nous préparer à l’hivernage
Profitons des cinquante nuances d’automne
Encore quelques semaines de teintes qui détonnent
Avant que les gris brouillards n’effacent les couleurs
Et que la neige recouvre paysages, parfums et saveurs.