Photo du jour : Nostalgie 

“La nostalgie c’est le désir d’on ne sait quoi…” Antoine de Saint-Exupéry 

*

  
Être encore là-bas

À rêver de rivages blonds

À plat-ventre sur le sable 

Le menton posé sur les paumes 

Sentir ses cheveux onduler sous le vent

En pas de deux avec les graminées de la dune

Se dire que l’automne arrivera bientôt 

Mais pour l’heure, retenir les secondes 

Pour poursuivre le rêve 

Et ne pas se réveiller 

Encore 

Sur un matin de rentrée…

Clichés 49 : Beau jour pour le surf

Il suffit d’une plage sous un beau soleil et de quelques vagues

mcg 3856

Photo M. Christine Grimard

 

… pour que l’on voit sortir  les planches

aout 2015 4 1126

Photo M. Christine Grimard

 

 

et les surfeurs …

aout 2015 4 1048

Photo M. Christine Grimard

qui apprennent

 

aout 2015 4 1152

Photo M. Christine Grimard

… qui arpentent

 

aout 2015 4 1140

Photo M Christine Grimard

 

qui rêvent d’alizées

aout 2015 4 1149

Photo M. christine Grimard

 

Il reste quelques planches en attente

aout 2015 4 1156

Photo M. christine Grimard

 

… d’une armée de renforts

aout 2015 4 1153

 

C’est encore loin l’Amérique ?

aout 2015 4 1136

Photo M. christine Grimard

 

Suivez-moi c’est tout droit !

aout 2015 4 1150

Photo M. Christine Grimard

On aurait mieux fait de faire du stop !

aout 2015 4 1128

Photo M. Christine Grimard

Phrases 16 : Mots marins

“La mer touche au plus profond de l’homme.Dans la lumière du soleil, n’est-elle pas le miroir de l’âme humaine ?”

Philippe Plisson

*

Photo M. Christine Grimard

Photo M. Christine Grimard*

  • Monte les voiles, même si le vent fraîchit, un voilier n’est pas fait pour rester au mouillage, là-bas, les alizées seront plus doux et la lumière sera plus belle; nous irons vent debout jusqu’au bout de l’horizon.

  • Le soir du solstice d’automne, les marins prirent la route du nord, et cette nuit de tempête fut la plus longue de l’année pour les femmes restées à terre, qui entendaient la colère de l’océan se briser en vagues vertes sur la jetée du port, dans un tonnerre d’ouragan.

  • Regarde la crête des vagues, où le vent découpe ses franges de dentelles, se parer d’étincelles qu’elle déposera sur l’estran sur les cheveux des sirènes, pour qu’au matin ne reste sur le sable qu’un coquillage nacré, souvenir de leur sourire.

Une image…une histoire : Lumières (Partie 6)

Khalil Gibran écrivait que l’amour était

« un mot de lumière, écrit par une main de lumière, sur une page de lumière ».

*

10175987_738841779511060_4805605381841888736_n

*

La journée était chaude, pourtant dans la maison de Germaine, il faisait frais. Julia eut la sensation d’entrer dans un four lorsqu’ils quittèrent la vallée ombragée par les châtaigniers et qu’ils prirent le sentier des crêts. Erik lui expliqua que c’était un raccourci et qu’ils redescendraient bientôt dans la combe où se situait la bergerie.

Une centaine de mètres plus loin, le chemin serpentait entre une rangée d’arbres immenses. Julia s’arrêta pour les admirer, impressionnée par leur majesté, Erik lui expliqua qu’ils avaient été plantés deux siècles plus tôt, lors de la construction de la grande maison, qu’il désigna d’un geste vague de la main. Julia remarqua alors un bâtiment sombre à moitié dissimulé sous les frondaisons. Cet endroit lui donnait la chair de poule et l’attirait à la fois comme si la maison l’attendait.

Mais déjà Erik avait continué à avancer. Elle le rattrapa en quelques pas avant qu’il ne s’aperçoive qu’elle était restée en arrière à contempler la « grande maison ». En lui montrant la vallée qui s’étalait à leurs pieds, il expliquait que cette terre était autrefois vouée à la culture du pastel et que c’est ce qui avait fait la fortune des hommes qui vivaient là. On parlait alors « d’or blanc » et de pays de cocagne, sur ces collines fertiles on produisait cette plante mythique qui permettait de teindre la laine d’un bleu incomparable. Mais la plante étant très exigeante, les sols furent bientôt épuisés et la culture se poursuivit plus loin dans une autre vallée, les hommes durent suivre et s’adapter ou mourir. Il existait encore un moulin pastelier désaffecté qui était dédié à la préparation des boules de feuilles de pastel sur le bord de la rivière, mais plus personne ne savait fabriquer l’agranat pour les teinturiers, en dehors des musées. Quant à la fleur et à ses secrets de couleurs, il y a longtemps qu’ils avaient été oubliés. Les industriels avaient réussi à produire d’autres instruments pour nourrir la passion des peintres et ils étaient peu nombreux à rechercher la rareté de ce bleu incomparable.

Erik parlait, parlait, de la beauté de ce pays, des reflets du pastel, de la blancheur du crêt, des orages sur la montagne, des étés brûlants, des hivers rudes, du courage des hommes qui avaient cultivé ces parcelles au moyen-âge, en ponctuant se phrases de grands gestes et sans reprendre son souffle. Ils étaient arrêtés au bord d’un ravin où l’on devinait encore le trajet d’un éboulis d’énormes pierres blanches qui brillaient au soleil, éblouissantes, et qui devaient être là depuis un millier d’années. Julia était fascinée par la beauté du site, et la passion de son compagnon. Elle comprenait combien il pouvait être attaché à un pays tel que celui-ci, il avait suffi de quelques heures seulement pour qu’elle se sente liée à ce pays, elle qui n’avait toujours été que « de passage » partout où le vent avait conduit ses pas. Et cette sensation lui était plutôt agréable, contre toute attente.

  • Venez, suivez-moi, c’est par ici, dit Erik, en lui désignant quelques marches creusées à flanc de rocher.

Ils quittèrent l’allée ombragée de la maison principale, et après quelques marches arrivèrent sur une esplanade dégagée entourée de rochers formant un arc de cercle. Contre la falaise, s’adossait une maisonnette basse au toit de lauzes. La végétation l’encadrait, lui donnant une allure de cabane de contes de fées. Julia sourit, elle avait l’impression d’arriver dans la cabane des sept nains, mais se garda bien de le dire.

–> A suivre <–

Confessions Intimes 13 : Egretta

aout 2015

Photo M. Christine Grimard

Ces jours-ci, il y a beaucoup de bruit autour de mon nid.

Avec les jours chauds, ils reviennent chaque année, avec leurs odeurs et leur vacarme. Heureusement, quand l’été est là, les enfants sont grands et sont partis du nid, alors ils ne peuvent plus les effrayer. Je les vois passer au bord de mon marais, avec leurs machines silencieuses de toutes les couleurs, qui avancent plus vite que le faucon. Ils font du bruit, ils grincent ou tintent joliment et parfois ils poussent des cris. D’autres sont plus calmes, je les vois arriver doucement sur le chemin de pierres, avançant sur leurs deux pattes aux grosses palmes de cuir. Parfois, ils se cachent dans les roseaux, ne bougent plus et ne font aucun bruit. Je sais qu’ils espèrent que j’oublie leur présence et que je m’approche. Je le sais parce que mon cœur reste en alarme aussi longtemps que je perçois leur odeur. Ils pensent qu’ils peuvent se fondre dans le paysage, les pauvres. Ils rêvent s’ils croient qu’ils pourront me capturer, j’ai des ailes, moi !

Je ne sais pas pourquoi, ils restent là à m’observer. Que veulent-ils de moi  ?

Mes plumes ?

Dans le marais du Payré court une histoire que les aigrettes garzettes se sont transmises de génération en génération. L’arrière grand-tante de ma grand-mère, la grande Garza, la racontait aux héronneaux de l’année, chaque soir de printemps pour les prévenir avant qu’ils ne s’envolent du nid pour aller chercher d’autres lieux de pêche. Elle disait qu’aux temps anciens, avant que les dunes de l’estuaire n’aient disparu dans la grande tempête, les hommes étaient venus avec de grands bâtons plus dangereux que l’ouragan. Ils posèrent des pièges partout dans le marais et capturèrent les aigrettes naïves qui ne se méfiaient pas.  Ils les capturaient, les assommaient avec leurs bâtons et les plumaient vivantes, pour garder leurs plumes aussi blanches que la lumière du matin. Il ne fallait pas les teinter de sang, sinon les belles élégantes n’en voulaient plus pour leurs chapeaux. Il paraît même qu’ à l’opéra de la grande capitale, les plumes d’aigrettes étaient très recherchées pour les parures des danseuses. Je n’ai jamais vraiment compris tous les mots de cette histoire, mais je la connais depuis mon enfance, et je sais qu’il faut se méfier des hommes, de leurs bâtons et de leur odeur. Toutes les aigrettes le savent…

Alors, quand revient la saison chaude, je me replie au fond de l’étier, sous les roseaux, et je ne sors qu’à la tombée du jour pour chercher un peu de nourriture. Ils ne m’auront pas.

L’autre jour, j’en ai entendu deux qui parlaient de chapeaux. Mon sang n’a fait qu’un tour !

Ils disaient que ce n’était plus la mode des chapeaux et que les hommes portaient des casquettes désormais, sans plume ni attributs décoratifs.

Si seulement c’était vrai, je pourrais dire aux autres qu’ils n’auront plus à avoir peur!

Enfin, méfions-nous. C’est sans doute une nouvelle ruse. C’est une race tellement rusée. Pour ce qui est d’exploiter le marais et l’océan même, ils ont toujours de la ressource ! Ne baissons pas la garde si vite. Je vais rester cachée jusqu’à l’automne. A cette époque-là, le marais retrouvera sa tranquillité et après les grandes marées d’octobre, tout redeviendra silencieux.

Il suffit d’attendre…

*

 

 

Clichés 48 : Dans les marais (3)

A vélo dans le marais vendéen,  on respire !

 

AOUT 2014 267

photo M. Christine Grimard

Sur le sentier des marais on trouve: des étiers,

AOUT 3 2015 129

photo M. Christine Grimard

Des plantes domestiques égarées

 

????????????????????????????????????

photo M. Christine Grimard

Des Bouquets sauvages et anonymes …

 

AOUT 3 2015 128

photo M. Christine Grimard

Des graminées pomponnées …

aout 2014 295

photo M. Christine Grimard

Des moutons de prés salés …

 

AOUT 2014 244

photo M. Christine Grimard

Des familles en promenade

AOUT 2 2015 162

Photo M. Christine Grimard

… un bouquet improvisé

aout 2014 240

photo M. Christine Grimard

Mais il faut rentrer, le sentier étant submersible et la marée montante ….

AOUT 2014 228

Photo M. Christine Grimard

Une dernière pour la route !

photo M. Christine Grimard

–> FIN <—