Bonne fête maman

iphine novembre 015

 

A Toi qui savais tout de moi depuis ma première seconde

A Toi qui n’avais pas besoin de paroles pour me comprendre

A Toi qui accompagneras mes pas jusqu’à ma dernière seconde

A Toi qui savais tout dire et que je ne peux plus entendre.

 

Je sais que cet Amour appris, donné et partagé, durera plus que tout et que toujours.

Pourtant cette année je me demande à quoi servent les jours de fête. Je fais tourner entre mes doigts ces perles de glaise peintes en vert, d’un collier fabriqué lorsque j’avais cinq ans et que tu avais regardé comme s’il venait du plus grand orfèvre.

Et chaque perle se brouille dans un océan de larmes.

Musique : Regarder la mer

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Photo M Christine Grimard

Regarder la mer

Rester là des journées entières

Ne plus bouger

Respirer  le vent du large

Laisser glisser

Rester là où l’estran transforme le temps

en détail sans importance

Regarder passer le vent

 

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Photo M. christine Grimard

 

Mon obsession maritime n’ayant plus aucun secret pour ceux qui ont lu les pages de ce blog, personne ne sera surpris que j’aie apprécié une des nouvelles chansons du duo Alain Souchon- Laurent Voulzy, qui porte ce titre.

Les paroles coulent naturellement dans mes veines .

Laissez-les couler …

 

 

Voici leurs paroles …

« Regarder la mer
Rester la journée entière ici
Sur le mur de pierre
Devant la baie des fourmis

Regarder la mer
Ne pas avoir d’autres envie que
Regarder la mer
Rester, rester
Sur le mur de pierre
Là où le soleil s’est mis
Rester, rester
Tout seul, solitaire
Devant la baie des fourmis

Regarder la mer
Rester la journée entière ici
Sur le mur de pierre
Devant la baie des fourmis

Regarder la mer
Ne pas avoir d’autres envie que
Regarder la mer

Laisser, laisser

Le temps s’en aller là
Laisser aller les voiles rouges
Sur la mer qui bouge
Laisser sur l’eau transparente
Glisser les soucis de la vie
Glisser les jolies sirènes aussi
Dans la baie des fourmis

On entend danser les gens
Y’a une fête à St Jean
Et moi je reste là à …
Regarder la mer
Rester la journée entière ici
Sur le mur de pierre
Devant la baie des fourmis

Regarder la mer
Ne pas avoir d’autres envie que
Regarder la mer

Regarder la mer
Regarder la mer
Regarder la mer
Ne pas avoir d’autres envie que
Regarder la mer « 

Phrases 6 : Mots Clair-obscurs

« En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant.  »
Nelson Mandela

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Photo d’auteur inconnu

Le jour est si sombre qu’on ne sait où commence la nuit, les ténèbres se resserrent autour de nous, le monde s’habille d’obscurité et les hommes se parent d’obscurantisme.

D’où viendra la lumière, si les hommes de bonne volonté ont été étouffés sous la poussière des cités, si les sages ont été décapités par la violence aveugle des robots.

Aurons-nous le temps d’apercevoir les premières lueurs de l’aube avant d’être fauchés par le vent noir de la guerre, aurons-nous le temps de nous aimer avant de disparaître sous les décombres de nos espoirs de paix ?

Poème : Danse en Miroir

« Elles se servent du ciel comme d’un miroir de poche. »

Christian Bobin

 

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Photo M. Christine Grimard

Sous le vent tu danses, danses.

Même si temps avance, avance.

Dans le vent tu t’élances, balances.

Ris ta vie, en cadence, et danse.

 

Sur les vagues lisses, tu glisses.

Ta lumière brille sans nul artifice.

Ils sont si beaux, les pas que tu esquisses

Et sous le vent, ton rire est un délice.

 

Dans la beauté de ta jeunesse

De tes gestes d’enchanteresse

Les sternes suivent tes prouesses

Et imitent ton allégresse.

Clichés 39 : Échassiers en liberté

Ayant croisé récemment un échassier survolant les plages nordiques sur le Blog de D. Hasselmann, j’ai eu envie de me souvenir de mes copines qui vivent en liberté dans les marais derrière la Plage du Veillon à Port Bourgenay en vendée.

Ce billet est un hommage à leur liberté, et à leur beauté …

Mes sœurs, certains jours, que ne donnerais-je pour vous suivre !

 

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Photo M.Christine Grimard

 

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Photo M.Christine Grimard

 

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Photo M.Christine Grimard

 

 

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Photo M.Christine Grimard

 

Planant , non ?

Phrases 5 : Mots lumineux

« J’ai placé le vase rempli de roses jaunes sur le sol, devant la fenêtre basse, pour donner à boire à la lumière. »

Christian Bobin

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Photo M. Christine Grimard

Au clair de la terre, la lumière coule, s’enroule et enflamme des coupes brodées de pétales plus légers que des ailes de fée.

Les corolles caracolent, s’enlacent et se saoulent de soleil et de vent, dégoulinant de miel tiède comme une pluie d’été.

Bal d’étincelles, les tulipes en robes de flamme, corsetées de sépales ombrés, irradient du plaisir de valser dans la lumière matinale.

 

 

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Photo M. Christine Grimard

Une image … une histoire: Étoiles (partie 2)

« Il y a une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir. »

Christian Bobin

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Ce fut à cet instant précis qu’il entendit le grognement sourd de son rêve monter dans la nuit…

Il était paralysé sur son banc. La soirée n’était pas froide, pourtant il avait la sensation que son cœur était pris dans les glaces.

Sans tourner la tête, il essaya de voir d’où venait ce grondement. Il avait l’impression que le monstre à qui appartenait ce cri n’attendait que de croiser son regard pour fondre sur lui. Tant qu’il ne bougerait pas, il ne pourrait rien lui arriver. Les minutes s’égrainaient lentement, longues comme des heures. Il ne pourrait pas rester des heures immobile, la nuit commençait à être oppressante. Soudain, n’y tenant plus, il se leva brusquement et se retourna. Mieux valait affronter sa mort en face !

L’animal le fixait de ses yeux couleur fauve. Il lui sembla énorme. Monstrueux. Son pelage uniformément noir ondulait sous les rayons de la lune, suivant sa respiration. Il ne grognait plus et se contentait de retrousser les babines, exhibant ses crocs d’ivoire dans un monstrueux sourire. Il était à quelques mètres de lui qu’il franchit en deux pas. Même si Christian avait voulu lui échapper, il n’aurait eu aucune chance. L’animal continuait à le fixer mais avait cessé de gronder. Était-ce un signe d’apaisement ? Christian hésitait entre partir en courant et rester immobile.

Par instinct, il leva lentement la main droite devant lui comme pour se protéger de la mâchoire immense de l’animal. Celui-ci sembla accentuer son sourire, dévoilant des molaires grosses comme des dés d’ivoire. Christian savait qu’il ne fallait pas fixer le regard d’un chien, pour ne pas qu’il se sente agressé et qu’il attaque sans sommation, mais il ne pouvait détacher son regard de ses prunelles fauves qui  semblait avoir pris possession de sa volonté. Était-ce vraiment un chien d’ailleurs ? L’animal approcha sa truffe de la paume de sa main et la flaira avec une application qui lui coupa la respiration. Christian se demandait s’il devait retirer sa main lorsqu’il sentit une langue râpeuse le lécher soigneusement en n’oubliant aucun interstice. Il en conclut que ses doigts avaient gardé l’odeur de son sandwich et il espérait que le molosse n’allait pas s’en servir d’en-cas.

Il n’osait plus bouger, lorsqu’il entendit un pas léger dans la nuit. Le chien redressa les oreilles et émit un petit cri de contentement, puis se coucha devant Christian, haletant, se tournant vers le nouvel arrivant. Christian se dit qu’il avait quelques secondes pour s’enfuir avant que le chien ne s’intéresse de nouveau à lui, et jeta un coup d’œil pour évaluer la distance qui le séparait de la grille du parc. Avant qu’il n’ait pu faire le moindre mouvement, une voix pleine d’autorité s’éleva dans l’obscurité :

– N’y songez pas ! Il vous immobiliserait en une seconde …

Christian essaya de distinguer d’où provenait cette voix qu’il lui semblait connaître, mais ne vit qu’une silhouette sombre onduler sur le fond sombre des arbres. La personne s’approcha lentement d’une démarche féline et parvenue à quelques pas émis un sifflement étouffé auquel le chien répondit par le même sifflement. Cette connivence rassura un peu Christian, sans qu’il sache pourquoi. Ces deux-là, s’ils étaient complices et malveillants ne feraient qu’une bouchée de lui…

Le visage de l’inconnu apparu brusquement dans la lumière du réverbère du kiosque voisin. Christian fut fasciné par l’éclat de son regard. Il n’avait plus envie de fuir, même la mort donnée à l’ombre de ces cils, ne pouvait qu’être un délice …

La bouche sèche, il n’avait plus la force de lui parler ni même de respirer. Il ne voulait que rester là et regarder ces yeux verts parsemés de paillettes dorées, étincelants, fixés sur les siens.

Lui revinrent en boucle les phrases de son rêve:

Je suis plongé dans ce rêve,

Encore une fois.

Toujours le même.

Et je te vois

Je sais que c’est toi et pourtant je ne sais pas qui tu es.

–> A suivre <–

 

 

Poème : Au bal des lettres

« Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux. »

de René Char

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Regarde petit, les lettres qui dansent

Elles dessinent un mot

Elles courbent leurs cursives

Elles ont tous les culots

Elles s’accrochent à leurs voisines

Écrivez dit le maître

 *

Regarde petit, tous ces mots qui valsent

Ils dessinent une phrase

Ils dansent avec emphase

Un ballet à l’encre violette

Avec arabesques et pirouettes

Écrivez dit le maître

*

Regarde petit, les phrases qui s’étirent

Elles racontent une histoire

Elles chantent leur mémoire

Elles respirent et soupirent

C’est ta vie qui les inspire

Écrivez dit le maître

 *

Regarde petit, ces histoires décrivent ta vie

Dessine tes lettres, tes mots, tes phrases, ta vie

Sème tes mots dans le vent

Dessine toutes tes folies

Donne ta vie et ton sang

Et Vivez dit le maître