Mots insolites 2 : Adalie

Règles du jeu  :

  • Choisir un mot inconnu.
  • Le découvrir
  • L’illustrer
  • Le détourner
  • Se l’approprier
  • Apprendre à le connaître et à l’aimer

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Adalie : Insecte faisant partie de la famille des coccinelles, tacheté de deux points noirs.
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Photo empruntée sur le net

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  • Difficile de photographier en plein hiver un insecte qui se terre dès que le froid pointe ses aiguilles.  (Ce mot m’a été suggéré par Dominique Amouroux et j’ai décidé de jouer le jeu quand même.)
  • Coccinelles : bêtes à Bon-Dieu, animal qui portent chance dit-on, insecte considéré comme utile puisqu’il aide les jardinier à se débarrasser des pucerons…
Si l’on se place du point de vue du puceron, c’est un redoutable prédateur, un monstre sanguinaire. Comme toujours, tout dépend de qui regarde dans la lorgnette, et par quel bout !
L’homme ne faisant pas dans la dentelle en général, et ayant décidé que la culture biologique est préférable à tous les pesticides qui l’empoisonnent par l’intermédiaire de la terre qu’il cultive, a eu la bonne idée de proposer à la vente des coccinelles pour lutter contre les pucerons. Je me demande, juste en passant, si on a demandé l’avis des coccinelles en question avant de les expédier en « colissimo » sur tous les chemins de la terre.
Entre deux maux, choisissons le moindre…
  • Je reconnais que je suis parfois de mauvaise foi, mais n’est-on pas sur terre pour se poser des questions, surtout quand on ne peut y répondre ?

 

  • Enfin, je ne peux achever ce billet évoquant l’existence des coccinelles sans rendre hommage à Marcel Gotlib dont la coccinelle a accompagné nombre de mes années de lectrices de BD et autres pages où j’ai appris le goût de la dérision, du poil à gratter et autre fluide glacial. Je le salue et regrette qu’il ait emmené avec lui Gai-luron.

 

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« La vérité est que je n’ai jamais aimé dessiner les décors.

C’est pour cela que j’ai créé la coccinelle des coins de page : elle occupe l’espace.

Mon truc à moi, cela a toujours été les personnages, les expressions du visage, les attitudes corporelles…. « 

Interview Marcel Gotlib

Mots insolites 1 : pétrichor

Nouvelle rubrique :

  • Choisir un mot inconnu.
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  • Le détourner
  • Se l’approprier
  • Apprendre à le connaître et à l’aimer

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Pétrichor : odeur particulière, habituellement agréable, que prend la terre après la pluie

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Si j’ai souvent dégusté ce parfum rafraîchissant, je ne connaissais pas le mot qui le désigne.

Étant incapable de le décrire, à mon grand regret, la seule chose que je peux dire c’est que cette fragrance m’apaise, autant que celle du gazon fraîchement coupé.

Pour moi, il représente une sorte de récompense, le plaisir que l’on ressent en sortant dans le jardin lorsque la pluie a cessé.

L’odeur est agréable puisqu’elle est associée à la liberté retrouvée avec le soleil.

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Photo M. Christine Grimard

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Pétrichor : du grec ancien πέτρα, petra : « pierre » et de ιχώρ, ichor : « sang, fluide », désignant le sang des dieux dans la mythologie grecque, trouve-t-on dans les encyclopédies.

Pétrichor / Corps pétris : tous les petits corps vivants dans ce pré, pétris d’humidité, martelés de gouttes, exhalent leur plaisir ou leur peur en une fragrance qui nous devient palpable, nous les humains si peu sensibles à la nature de ce qui nous entoure.

Pétrichor / Sang de pierre. Les pierres saignent-elles de notre présence ? Sont-elles jalouses que nous ayons assemblé nos chaînes de carbone différemment des leurs jusqu’à obtenir la liberté de nos mouvements alors qu’elles sont contraintes à l’immobilité ? A partir de la même poussière d’étoiles, les molécules qui nous constituent sont si différentes des leurs et pourtant nous nous nourrissons de leur existence, et pourtant nous nous réduirons à leur état de poussière. Les pierres saignent leur fragrance lorsque la terre laisse couler ses larmes de pluie. Finalement cette odeur nous est agréable, probablement parce qu’elle nous rappelle le parfum de notre étoile-mère.

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Photo M.christine Grimard

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Gouttes de sang

Gouttes de pluie

Dansent dans le vent

Dansent dans le temps

Qui m’emporte

Et nous lie

Dans sa ronde

Éternelle 

Dans sa valse 

Infinie

 

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Photo M.Christine Grimard

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« Il y a des pluies de printemps, délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie. »

«Les trois impostures»

Paul-Jean Toulet

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