Calendrier de l’avent : chaque jour de décembre, un cadeau derrière la porte. Un geste d’amitié pour celle ou celui qui vient sur cette page, et me donne la joie de lui offrir mes mots.
« L’illusion est la première apparence de la vérité. »
Rabindranàth Tagore
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Photo M. Christine Grimard
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Tu vivras dans des maisons aussi hautes que ton orgueil, caparaçonnées de verre pour refléter le ciel et te donner l’impression d’y vivre, où l’air que tu respireras sera débarrassé des odeurs de la vie, où l’eau que tu boiras sera aseptisée, où tu seras désinfecté de tes espoirs, où les questions que tu te posais auront été broyées, où tes désirs seront repeints aux couleurs autorisées, où tu te regarderas mourir à petit feu sur l’écran de tes illusions.
Puisque tu étouffes ici, ne demande pas l’autorisation, prends une grande inspiration, passe la barrière de verre, ne te laisse pas arrêter par cette illusion de couleurs, la vie est là-bas, au-delà des nuages, où l’herbe est vraiment verte, où l’eau est vraiment bleue, où ton cœur est resté pour t’attendre dans la lumière de ton premier matin.
Ma fille, dépose ici toutes tes illusions d’un monde tel que tu l’aurais rêvé et retrousse tes manches, il faudra aimer les animaux, nettoyer les rivières et les mers, nourrir la terre et la laisser respirer sous tes pas, accepter tes frères et leurs erreurs, les convaincre aussi de te suivre puisque tu es celle qui connaît le secret de la vie, répandre autour de toi la force de ton amour en espérant que la lumière de ta bonté finisse par redonner espoir à cette terre afin qu’elle accepte de te laisser poursuivre ta vie.
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Note : rappel de la consigne
Laisser les mots venir se poser sur l’écran en liberté.
Lever les yeux sur la vie, laisser les images prendre forme et simplement les décrire, comme on en ferait le portrait en quelques lignes de fusain.
Trois phrases toutes simples.
Trois images suggérées que l’on voit danser sous ses paupières lorsqu’on a fini de lire la phrase.
Trois raisons d’en rêver lorsque la page est tournée.
« Alors si je réapprends à vivre en harmonie avec cette vie sauvage maintenant, je redeviendrai humain, pour moi , pour les miens, et c’est ma propre espèce que je protègerai…
Cet amour de l’autre vivant est quelque part enfoui en moi. C’est lui qui parle encore à mon âme d’enfant.
C’est lui qui me serre le cœur lorsque je ressens le vide de la mort
Alors laissez-moi ouvrir les yeux sur le monde, et le regarder avec respect… »
Pour tous ceux qui désirent le voir, suivez le lien ci-dessus.
Yann Arthus-Bertrand a mis trois ans pour recueillir des milliers de témoignages d’humains de tous pays, de toutes confessions, de toutes sensibilité, leur a posé une quarantaine de questions identiques. Leurs mots m’ont bouleversée, leurs regards et leurs émotions ouvrent l’esprit sur l’immensité des différences qui peuplent notre terre, et sur la recherche universelle qui est la nôtre, celle de la paix et du bonheur. Ces témoignages sont entrecoupés de prises de vues aériennes comme dans le film Home et mettent l’accent sur l’urgence du drame écologique qui détruit notre planète. la musique qui accompagne les images, reprenant les chants des peuples du monde, est interlocuteur supplémentaire, magnifique.
Un grand merci à Yann Arthus-Bertrand pour ses partages.
Voici comment son film a été accueilli aux Nations Unies