Photo du jour (d’un autre jour) : Regarder la mer

« Regarder la mer

Rester la journée entière ici

Sur le mur de pierre

Devant la baie des fourmis

Regarder la mer

Ne pas avoir d’autre envie que

Regarder la mer … »

Alain Souchon et Laurent Voulzy

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Photo Marie-Christine Grimard

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Derrière les mots

Les souvenirs

Derrière le vent

Les goélands

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Derrière les nuages

Les bonheurs en cage

Derrière ta vie

Le temps béni

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Derrière les vagues

Le chant des sirènes

Derrière les dunes

L’oiseau envolé

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Derrière les envies

Le goût de la vie

Derrière les regrets

L’espoir en demain.

Variations et vibrations : mélodie en pente douce

« Par-delà les mots, il y a la musique des vers. »

François Cheng

De l’âme

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Photo Marie-Christine grimard

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Par delà les nuages

Laissons chanter l’été

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Par delà les mots

Laissons filer les maux

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Par delà les jours

Laissons rêver les nuits

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Par delà le mal

Laissons briller le bien

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Par delà les hommes

Laissons fleurir la terre

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Par delà les blessures

Laissons venir la paix

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Par delà le désespoir

Laissons naître l’indifférence

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Par delà les clameurs

Laissons monter le silence

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Par delà la haine

Laissons triompher l’amour

Photo du jour : cascade verbale

« Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie. »

Blaise Cendrars

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Photo Marie-Christine Grimard

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Le poète trempe sa plume dans la vie

La vie nourrit son âme de lumière

La lumière naît du fond de l’espace

L’espace habille sa nuit de mystère

Le mystère tend vers l’infini

L’infini inspire le poète

Le poète anéantit le néant

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Journal : nuances de gris

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Dans la brume

On peut

Peu à peu

Perdre de vue

La vraie valeur

Des goûts et des couleurs

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Photo. Christine Grimard

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Peu à peu

On peut

Se laisser

Enserrer

Le cœur

De peur

De douleur et de brume

De grisaille et d’écume

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Photo m Christine Grimard

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Peu à peu

Un filet de bleu

S’étire et se glisse

La lumière expire

Déchirant le gris

Et le ciel soupire

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Photo m Christine Grimard

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Peu à peu

Si l’on n’y prend garde

La lumière s’enfuit

Et la vie la suit

Comme par mégarde

À tout petit feu

Phrases : Mots étoilés

 » Choisissez une étoile

ne la quittez pas des yeux

elle vous fera avancer loin sans fatigue et sans peine »

A.David-Neel

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Photo M. Christine Grimard

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  • Quand tous les mots m’auront abandonnée, je suivrai l’étoile du matin sans désir de retour jusqu’à me fondre dans la légèreté de l’instant.
  • J’abandonnerai les discussions sans fins, les questions sans intérêt, les vérités assénées, les mensonges éhontés, les déceptions programmées, les  peurs invétérées, pour suivre la première étoile du matin jusqu’au bout du possible.
  • Même si mes mots ne sont que poussières, même si d’autres les font danser avec plus de talent, même si tout a  déjà été écrit depuis la première seconde, je les poserai sur le papier sans prétention ni autre but que le plaisir de les regarder s’envoler dans la lumière de la première étoile.

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(Rappel de la consigne de cette rubrique : Citer la phrase d’un auteur qui vous touche, l’illustrer d’une de vos photos personnelles, écrire trois phrases en laissant venir les mots en liberté avec un mot commun emprunté à l’auteur cité -par exemple ici : étoile)

 

Variations et vibrations : Promenade d’hiver

« Ce que j’appelle réfléchir :

je dévisse ma tête,

je la mets sur une étagère et je sors faire une promenade.

A mon retour, la tête est allumée.

La promenade dure une heure ou un an. »

Christian Bobin

(La grande vie)

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Photo M Ch Grimard

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Comme Christian Bobin, je suis une adepte des promenades, dans les prés, dans les bois, sur les plages en hiver, sur la lande, dans les livres aussi.
Souvent en marchant, me viennent des phrases, des histoires, il suffit de regarder autour de soi pour que l’inspiration vous saute à la gorge. En rentrant, il faut laisser décanter et puis saisir les mots avant qu’ils ne s’envolent. Ne pas laisser retomber l’écume…
Lorsque je lis Christian Bobin, j’entends ses mots germer dans mon esprit comme si je les avais pensés.
Évidemment, je n’ai pas l’outrecuidance de croire que je pourrais écrire comme lui. Mais je ressens ce qu’il écrit comme né de ma propre sensibilité. Prendre un de ses livres et l’ouvrir à n’importe quelle page, est souvent un des moyens que j’utilise pour m’apaiser.
Chaque phrase est surprenante et pourtant elle prend pied au plus profond de la réalité. Ce paradoxe me surprend à chaque fois que j’ouvre une de ses pages. Je saisis sa phrase et la fais tourner comme je le ferais d’un bonbon au miel autour de ma langue.
La poésie se nourrit de cela, nul besoin de phrases redondantes et incompréhensibles si chères à certains auteurs. Je ne vois pas l’intérêt d’écrire ce que personne ne comprend. Il suffit de laisser couler les mots au fond de son âme, comme on sirote un bon vin.
La poésie, ce sont des mots qui caressent, aussi sensuellement qu’une main glissant au creux des reins.
Je suis une primaire, bêtement sensible à la musique des mots de tous les jours comme à la chaleur qui court dans mes veines.
J’ai besoin, en refermant le livre, de sentir encore le frisson des phrases couler sous ma peau.
Ce rapport charnel aux écrits, je le revendique et le cultive.
J’espère qu’au dernier matin, j’aurai gardé un cerveau capable de l’aimer encore.
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Phrases : Mots d’amour

« Les hommes regardent les femmes et ils en perdent la vue.

Les femmes regardent les mots d’amour et elles y trouvent leur âme. »

Christian Bobin

(La grande vie)

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Photo M.christine Grimard

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  • Regarder l’amour au fond des yeux et le trouver à son goût, celui du miel et des rires de l’enfance, celui du sel et des souvenirs heureux.
  • Quelle étincelle me porte, si ce n’est l’amour que je reçois et celui que je donne ?
  • Les mots sont inutiles quand les regards se lient, et quand les mains se serrent, ils ne feraient que répéter ce qui brille dans les yeux.
  • L’amour existe-t-il sans générosité, sans patience, sans admiration, sans sourire, sans don, sans partage, sans petites attentions ?
  • L’amour ne se nourrit-il que de douceur et de poésie, ou prend-t-il pied dans la passion, le sang et les larmes ?

 

Phrases 48 : Mots envolés

“La beauté est le nom de quelque chose qui n’existe pas et que je donne aux choses en échange du plaisir qu’elles me donnent.”
Fernando Pessoa

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Photo M. Christine Grimard

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  • Peu importe qui je suis, peu importe où j’irai, ce que sera demain et le temps qui me reste;  aujourd’hui le ciel est grand, le vent est doux, l’océan est chaud; aujourd’hui sous les nuages ou dans le vent, la vie est un cadeau et je l’aime !
  • Si tu as faim de vivre mon enfant, la beauté te nourrira, remplira tes yeux de lumière, te fera oublier les jours sombres, t’apprendra le chemin des rêves, dessinera ton avenir, t’emportera loin de la souffrance et guidera ton cœur vers l’espérance.
  • Laisse s’envoler la crainte de souffrir, profite de l’été pendant qu’il habille les collines; il sera bien assez long le temps des jours gris où le souvenir du bon temps  sera le seul moyen de te réchauffer le cœur.

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Note : rappel de la consigne 

Laisser les mots venir se poser sur l’écran en liberté.

Lever les yeux sur la vie, laisser les images prendre forme et simplement les décrire, comme on en ferait le portrait en quelques lignes de fusain.

Trois phrases toutes simples.

Trois images suggérées que l’on voit danser sous ses paupières lorsqu’on a fini de lire la phrase.

Trois raisons d’en rêver lorsque la page est tournée.

Mots insolites 1 : pétrichor

Nouvelle rubrique :

  • Choisir un mot inconnu.
  • Le découvrir
  • L’illustrer
  • Le détourner
  • Se l’approprier
  • Apprendre à le connaître et à l’aimer

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Pétrichor : odeur particulière, habituellement agréable, que prend la terre après la pluie

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Si j’ai souvent dégusté ce parfum rafraîchissant, je ne connaissais pas le mot qui le désigne.

Étant incapable de le décrire, à mon grand regret, la seule chose que je peux dire c’est que cette fragrance m’apaise, autant que celle du gazon fraîchement coupé.

Pour moi, il représente une sorte de récompense, le plaisir que l’on ressent en sortant dans le jardin lorsque la pluie a cessé.

L’odeur est agréable puisqu’elle est associée à la liberté retrouvée avec le soleil.

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Photo M. Christine Grimard

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Pétrichor : du grec ancien πέτρα, petra : « pierre » et de ιχώρ, ichor : « sang, fluide », désignant le sang des dieux dans la mythologie grecque, trouve-t-on dans les encyclopédies.

Pétrichor / Corps pétris : tous les petits corps vivants dans ce pré, pétris d’humidité, martelés de gouttes, exhalent leur plaisir ou leur peur en une fragrance qui nous devient palpable, nous les humains si peu sensibles à la nature de ce qui nous entoure.

Pétrichor / Sang de pierre. Les pierres saignent-elles de notre présence ? Sont-elles jalouses que nous ayons assemblé nos chaînes de carbone différemment des leurs jusqu’à obtenir la liberté de nos mouvements alors qu’elles sont contraintes à l’immobilité ? A partir de la même poussière d’étoiles, les molécules qui nous constituent sont si différentes des leurs et pourtant nous nous nourrissons de leur existence, et pourtant nous nous réduirons à leur état de poussière. Les pierres saignent leur fragrance lorsque la terre laisse couler ses larmes de pluie. Finalement cette odeur nous est agréable, probablement parce qu’elle nous rappelle le parfum de notre étoile-mère.

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Photo M.christine Grimard

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Gouttes de sang

Gouttes de pluie

Dansent dans le vent

Dansent dans le temps

Qui m’emporte

Et nous lie

Dans sa ronde

Éternelle 

Dans sa valse 

Infinie

 

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Photo M.Christine Grimard

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« Il y a des pluies de printemps, délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie. »

«Les trois impostures»

Paul-Jean Toulet

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