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Il est revenu
Le temps mauve des glycines
Où Avril exulte
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Il est revenu
Le temps mauve des glycines
Où Avril exulte
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L’arbre de Judée
Couvre de dentelle pourpre
Le ciel doux d’avril
Une seule fleur
Ferait-elle un doux printemps
Au clair de la brume
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Robe de velours
La rose de mai s’habille
De rouge en avril
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Avril
S’agite
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Le ciel
Hésite
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Le vent
Se glisse
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Entre
Les gouttes
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Les nuages
D’orage
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Se gonflent
Et grondent
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Comme
Un chien
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Dans un jeu
De quille
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Avril se réveille
Bourgeons tendus vers le ciel
Lumière et douceur
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Petit matin d’avril, Lilas hésite entre jupon rose et corset mauve.
Lilas rose ou Lilas bleu.
Énergie masculine ou douceur féminine.
Entre vent d’hiver et brise de printemps.
Entre ombre et lumière.
Comment m’habiller ce matin ? Je n’ai plus rien à me mettre !
Hésiter entre force et délicatesse, entre colère et stupeur, entre découragements et détermination…
Pourquoi choisir après tout ?
Il me suffirait d’un sourire arc-en-ciel lancé à l’oiseau qui passe, pour que ce jour soit meilleur.
Il me suffirait d’une larme de parfum de Lilas emporté par le vent, pour que la vie me sourie.
Il me suffira d’un battement de cœur pour que la joie revienne.
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Nuées et nuages
Jouant à saute-mouton
Avril est en joie
« Ce qu’on appelle un poète n’est qu’une anomalie de l’humain, une inflammation de l’âme qui souffre au moindre contact – même à celui d’une brise. »
Christian Bobin
La vie est là, échevelée, attentive au moindre rayon de lumière, de nouveau resplendissante.
Il semble que la joie muette soit contagieuse. Les yeux levés vers le ciel, je laisse venir à moi ce chant d’oiseau au loin. Ses trilles portées par la brise légère, accompagnent la floraison incendiaire des érables, en un ballet d’étamines ébouriffées de lumière.
Et je tourne les pages d’un atlas imaginaire, en faisant le tour du jardin, où chaque artiste enfile son costume de scène, ajustant son corset, paufinant son parfum, avant que le spectacle ne commence.
« Dis, tu m’aideras si je perds mon texte ? »
« Approche-toi de moi, je te soufflerai… »
Encore quelques heures de soleil, les spectateurs s’installent doucement, dans le silence de la prairie.
Il y a foule aujourd’hui !
Maestro, s’il vous plaît…
Musique Philip Glass
Mad Rush