Voici ma contribution pour le second atelier d’hiver de François Bon, où il s’agissait d’écrire un triptyque décrivant la manière dont nous avons été marqués par certains films. Vous trouverez les autres textes sur sa page sur « Le Tiers Livre ».
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# Charnay # 1964
Pique-nique dans le jardin, un dimanche de septembre. Un orage soudain oblige la famille à réintégrer le salon. Mon père décide de projeter les Film super 8 des vacances précédentes en attendant le retour du soleil. Le rituel se met en place, installation du projecteur sur la grande table de bois, branchements des rallonges, déploiement de l’écran blanc devant la grande porte fenêtre bringuebalant sur son trépied comme un échassier au réveil, fermeture des volets, installation de la bobine Super 8 sur le projecteur en guidant le film dans la fente. Silence, extinction des lumières. Le plaisir commence avec le son caractéristique de l’amorce du film défilant devant l’ampoule qui va s’accrocher à la bobine arrière. On se croirait dans un cinéma muet des années trente. Défilé de taches de couleurs et signes cabalistiques sur l’écran, et soudain l’océan remplit l’écran. Sur fond de sable inondé de soleil, une enfant brune, hilare, descend accrochée à une tyrolienne. Elle saute avant l’arrivée et court vers la caméra, lui offrant le sourire édenté de ses six ans. Une femme brune arborant des lunettes noires, aussi élégantes que celles de Sophie Loren la prend dans ses bras, se retourne vers le caméraman et lui envoie un baiser du bout des lèvres. La scène tourne en boucle derrière le filtre de mes larmes, et je suis sûre qu’aucune actrice n’a jamais eu plus de charisme que ma mère en cet instant.
# La Bourboule # 1967
Séjour thermal entre pluie et brouillards. L’Auvergne cache ses beautés dans les nuages qui enlacent les sommets de ses volcans. L’après-midi, il est préférable de rester à l’abri. Le grand théâtre municipal est un palais peuplé de colonnes où l’on imagine les crinolines des comtesses glissant sur les parquets aux reflets rutilants. La salle de cinéma est immense aux yeux d’une enfant de neuf ans. Les sièges de velours rouge dont on baisse l’assise pour s’installer sont les plus confortables que l’enfant ait vu jusqu’ici. Elle disparaît au fond du baquet, et sa mère lui fait un coussin de son manteau pour qu’elle puisse apercevoir l’écran. On donne « L’extravagant Docteur Doolittle » qui restera gravé dans sa mémoire comme un spectacle grandiose où les animaux sont bien plus merveilleux que ceux qu’elle admire chaque semaine en regardant la « Piste aux étoiles » sur son petit écran noir et blanc.
# Arcachon # 2009
Trois jours de séminaire au Palais des congrès, en bord de plage. En morte saison, Janvier déserte les plages. Après deux jours de rage, la tempête Klaus a dévasté les forêts de pins, coupant les routes principales, aucun avion ne peut quitter la région. Pour faire prendre patience aux congressistes naufragés, on ouvre le cinéma du palais. Pourquoi pas, après tout une bonne comédie permettra d’oublier la nuit d’enfer à entendre se briser les vitres de l’hôtel. Les sièges sont confortables, seule une trentaine de personnes est venue tenter de se changer les idées en attendant des nouvelles de l’aéroport. Le film commence, surprise ! On donne « L’échange » où Angelina Jolie essaie de sauver son jeune garçon kidnappé par un pédophile et se bat seule contre le sexisme et la corruption des autorités de la ville. Je n’oublierai jamais la sensation d’oppression qui m’écrase alors le cœur pendant deux heures , comprimé entre l’horreur défilant sur l’écran et les hurlements des vents déchainés autour de la salle. Depuis j’ai tenté d’oublier la tempête et le film, préférant me souvenir seulement de la suavité de leurs cannelés. Il semble que je n’y sois pas parvenue…
relu avec même plaisir – et aurait tendance à me décourager de tenter
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Merci beaucoup pour le plaisir, et nous attendons le notre à vous lire !
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Les 2 films qui m’ont le plus marquée, j’avais entre 4 et 5 ans, au petit cinéma de quartier comme il y en avait tant alors, avec mes grands parents (les gens avaient l’habitude d’y aller toutes les semaines) :
Blanche Neige et les 7 Nains, 1937, Walt Disney, dont j’avais mémorisé toutes les chansons et qui fut un émerveillement pour de longues années,
Le Voyageur sans Bagage, de Jean Anouilh, 1944, par Jean Anouilh, je n’avais rien compris à l’histoire, mais les expressions torturées des visages et la musique accompagnatrice, m’ont fait faire des cauchemars pendant aussi de longues années.
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Les souvenirs sont des jalons sur notre route, le cinéma générant des émotions durables, en fait partie. Merci de partager les vôtres avec nous ici ce matin, chère Alex .
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« Beau temps à Sainte-Adèle est un cadeau du ciel. »
Joyeux Noël et bonnes fêtes à Marie-Christine, ainsi qu’à tous les internautes de son blog, dont j’aime relire les commentaires et deviner leur profil ! La nouvelle amitié virtuelle !
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Bon noël à vous aussi chère Alex !
À la sainte Adèle, revient l’espoir dans la joie de Noël.
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…la nouvelle amitié virtuelle !
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Amitié qui ne connaît pas la distance 🙂
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Fondu-enchaîné des souvenirs : il suffit de « réaliser » pour les remémorer. La mémoire est une pellicule sensible (certaines images brûlent). Merci pour ces courts-métrages ! 🙂
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Merci à vous d’être venu ici ce matin pour les voir sur cet écran virtuel, dont les images sont parfois moins floues dans la mémoire que certains films vus récemment.
Cet atelier a permis à chacun de retrouver ses émotions d’enfance, comme vous l’avez fait aussi pour le bonheur de vos lecteurs.
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@ mchristinegrimard : Il faudrait pouvoir faire… un film de tous ces souvenirs (mais la séance durerait plus que vingt-quatre heures) ! 🙂
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Pour vous qui êtes un brillant cinéphile, probablement, pour moi cela prendrait moins de temps, quelques minutes tout au plus. Mais le cinéma m’a procuré souvent des émotions marquantes.
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Un film intitulé Le Voyageur avec Bagages, puisque le filme de Anouilh est celui d’un amnésique…
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Je ne me souviens plus avoir vu ou non ces films, mais je chercherai.
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Pour les gens d’Extrême-Orient, tout ce qui se passe s’inscrit dans un sorte de mémoire universelle, sur l’élément azote, là-haut dans l’espace, appelée aussi en français la mémoire akashique.
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J’espère que tout mon azote personnel m’évitera de perdre la mémoire de ce que je suis…
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Magnifique la photo…il y à parfois de bons films qui restent ancrés dans la mémoire. Je vous souhaite une joyeuse fête de Noël
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Merci Georges d’aimer ma photo de tempête hivernale, en fait sur l’océan vendéen ici (je n’en avais pas de celle d’Arcachon) bon Noël à vous et merci de votre présence fidèle 😉
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Le 3ème film important dans ma vie, La Vérité, 1960, de Clouzot, avec ma tante et ma cousine, uniquement pour voir jouer Brigitte Bardot, dont on ne faisait que parler.
Souvent revu à la télévision, mon opinion reste la même, le scénario est complètement tartignole.
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@Alex : J’ai vu ce film à la télévision et ne me souviens que de la beauté de Brigitte Bardot et de Samy Frey, et peut-être l’idée qu’une femme sera forcément déclarée coupable si elle est aussi belle…
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Des souvenirs comme des cadeaux de Noël, belle fête à vous Marie-Christine
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Merci d’aimer mes cadeaux et de votre fidélité de lecture ici. Très Beau Noël à vous aussi 🙂
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