Les survivants de l’Holocauste et les chefs d’État se sont réunis, mardi à Auschwitz, en Pologne, pour commémorer les 70 ans de la libération de ce camp de concentration et d’extermination.
Jour pour se souvenir de la Shoah.
Le terme Holocauste est impropre même si il est utilisé depuis des siècles. Un holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal après immolation. Il s’agit ici d’êtres humains soumis à la barbarie d’autres êtres humains, même si celle-ci les a traité plus mal encore que certains hommes peuvent traiter les animaux.
C’est l’Extermination de tout un peuple par l’Allemagne nazie, le massacre d’entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d’Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale. La barbarie perpétrée par un état envers une partie du genre humain, où comment toute la machinerie d’un état souverain fut mise au service d’une idéologie démente.
Cela paraît impossible, surréaliste, dystopique. Et pourtant, cela a été, et est encore aujourd’hui, sous d’autres formes, sous d’autres latitudes…
Un jour pour se souvenir et repousser l’horreur, pour empêcher qu’elle ne revienne souiller nos âmes de sang humain.
Les vivants, les survivants errent sur cette terre qui a vu tant de souffrances, comme les fantômes de notre humanité, effarée de sa propre monstruosité.
Je n’ai pas connu cette époque où mes parents étaient enfants, je n’ai pas connu personnellement de victimes. Je n’appartiens pas au peuple juif. J’ai ressenti leur souffrance en lisant le journal d’Anne Frank dans mon enfance, alors que j’avais le même âge qu’elle . J’ai été bouleversée par film de Claude Lanzmann datant de 1985, par le livre: « Si c’est un homme » de Primo Levi, ou celui d’Elie Wiesel, paru en français sous le titre: « La Nuit ».
En fait, tous ces écrits bouleversants ont probablement fait leur chemin dans mon esprit, l’ont marqué au fer rouge.
Désormais, chaque fois que je vois l’image de cette voie de chemin de fer, de cette « rampe » d’accès à la mort ou à la torture pour des milliers d’humains, je ne peux empêcher les larmes de couler. L’émotion me submerge, comme si je me souvenais dans ma chair, de l’angoisse des mères arrivant là-bas avec leurs enfants, pressentant l’horreur et tentant de ne pas l’imaginer, puis étouffant en essayant de rassurer leurs proches dans une ultime étreinte. Je suis cette mère, je suis cet enfant, je suis ce vieil homme gazé en raison de son âge, je suis ce survivant au regard halluciné qui ne saura jamais pourquoi il est sorti de l’horreur, je suis ce bourreau endoctriné qui a prêté ses mains à l’indicible, je suis une cellule de cette humanité écorchée vive qui ne s’en remettra jamais, je suis la mémoire ensanglantée.
Je suis l’obligation de ne jamais oublier, pour apprendre à dire non à ma propre barbarie.
L’insoutenable horreur…
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Oui l’horreur absolue…
Merci de partager ce ressenti.
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Ces livres évoqués, ces photos reprises, ces mots écrits, sont des tentatives indispensables pour redire la barbarie.
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La liste est longue des livres écrits par les survivants de l’horreur, heureusement qu’ils ont eu ce courage de plus, celui de témoigner…
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Oui, ne pas oublier. Charlotte Delbo (« Auschwitz et après ») est aussi une belle lecture… et puis ne pas oublier la culpabilité de tout un peuple.
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Merci de rappeler Charlotte Delbo, en effet. J’ai eu beaucoup de mal à aller au bout de certains écrits dont la lecture est insoutenable, mais c’est par les mots que les humains communiquent et pour certains d’entre eux, il a dû être très difficile de trouver les mots pour décrire l’indescriptible…
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Vous ne manquerez pas non plus, vous qui aimez écrire, le livre de Jorge Semprun, « L’écriture ou la vie », paru au milieu des années 1990.
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Merci pour cette référence, et pour rappeler ici à travers la personnalité de Jorge Semprun que se sont retrouvés dans les camps, d’autres victimes que le peuple juif, déportées exterminées aussi pour leurs convictions politiques ou leur préférences sexuelles, ou leur appartenance à une ethnie n’ayant pas l’heur de plaire.
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Plus loin que beaucoup de textes sur cette horreur
dans cette reconnaissance de la fragilité de l’homme … de tous côtés
( » je suis ce bourreau endoctriné qui a prêté ses mains à l’indicible »)
même si rien n’excuse ceux qui ont commis cette horreur.
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Je me suis souvent demandée ce que j’aurais fait à cette époque, mon esprit rebelle n’aurait pu se contenter de regarder et d’attendre, mais que dire de mon instinct de survie, celui qui vous demande de vous terrer plutôt que sortir sous les bombes…
Il ne s’agit pas d’excuser les bourreaux, mais de combattre notre propre lâcheté pour que plus jamais, on ne laisse faire…
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moi ça a été une petite amie grecque (et juive) qui n’avait plus de parents, et puis le film de Resnais pour la sidération… les lectures ensuite de ce que trouvais
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Merci de venir témoigner ici, aussi !
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On est encore tous choqué.
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Et on le sera encore longtemps, même lorsque les survivants auront disparu…
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On reste effaré par tant d’horreurs; quand j’étais(très) petit mon parrain me montrait des photos en N et B; je les ai encore dans l’œil…
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On reste sidérés en effet, mais certaines exactions commises actuellement sous couvert de guerre à droite ou à gauche, ne sont pas très éloignées de cette barbarie institutionnalisée.
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BSR Marie Christine , je pense qu’il n ‘y a AUCUN MOT QUI PUISSE DECRIRE L ‘INDESCRIPTIBLE !!!! faisons en sorte de « transmettre aux générations futures avant TOUTE CHOSE LE RESPECT DE CHAQUE ETRE HUMAIN , et dire « aux plus jeunes que « les vieux qui passent » (avec toute ma considération sincére que je leur porte , ni vois aucune « vulgarité » de ma part surtout non !!!!pas du tout !!!!) mais « souvent un « terme usité par les jeunes générations » …….leur dire oui que « le vieux qui passe » FINALEMENT C’est « VERDUN » etc etc etc …………………………c’est gràce « aux vieux » que nous avons certains acquis donc UN GRAND MERCI A EUX TOUS !!!!!!g bsx ma belle (toi aussi tu es « une rebelle » ???? LOL « est ce du à notre « prénom commun » ???? BONNE SOIREE A TOI Kristine
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Bonsoir Kristine, je suis rebelle comme toi et pas seulement par homonymie 🙂 mais bien parce que certains poncifs de ce monde ne sont que des dogmes qui n’attendent que la mode suivante !
Les « Vieux » sont notre mémoire et le fait que cette société les cache où les oublie n’y change rien. « Un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » C’est vrai !
Le mot « vieux » est devenu une injure dans notre société, je trouve cela navrant. Derrières toutes les commémorations, ce sont des hommes qui se souviennent.
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Il y a longtemps déjà j’avais posté chez DH un lien qui pointait, par l’intermédiaire de Sylvia Cattori vers les recherches d’Andrzej LOBACZEWSKI et d’autres scientifiques consignées dans un ouvrage culte « La Ponérologie politique » – Etude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques.
Si cela m’est permis par l’auteur du blog, et pour ceux qui ne connaitraient pas encore cet ouvrage je poste ici de nouveau ce lien pour faire œuvre de transmission à ma manière sur des clés de compréhension de ce qui nous dépasse.
Attention, Il y a trois parties.
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Silvia_Cattori.041107.htm
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Merci de poster ce lien de nouveau, ici, et pour cet éclairage. Les grands malades qui nous gouvernent, hier et aujourd’hui, nous feront-ils oublier notre humanité, à leur profit sous couvert de politique ou de course au pouvoir, aidés par les médias qui jouent avec l’opinion du plus grand nombre pour d’autres profits plus insidieux…
Certainement, si nous ne sommes pas attentifs et si nous oublions l’humain derrière tout le reste, nous nous laisserons convaincre et manipuler. Il faut déployer une grande énergie pour ramer à contre-courant et ne pas se laisser formater par l’air du temps et les intérêts divers. L’occasion de réfléchir à nos petits compromis quotidiens qui nous mènent peu à peu à des grands renoncements.
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Dans la nuit « inconnu à cette adresse » et en mémoire « l’ami retrouvé »
Merci.
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Merci à vou:s aussi.
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