Une fois n’est pas coutume, voici un jour où la musique prendra la place des mots sur ce blog.
J’ai eu envie de partager avec vous un de mes coups de cœur récents, pour les voix, les échanges de regard et de talent entre le père et le fils, Brian et Thomas Owens .
Un pur moment de bonheur.
Ne le sentez-vous pas ? « A change is gonna come »
For the best , I guess…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
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I was born by the river in a little tent
Oh and just like the river I’ve been running ev’r since
It’s been a long time, a long time coming
But I know a change gonna come, oh yes it will
It’s been too hard living, but I’m afraid to die
‘Cause I don’t know what’s up there, beyond the sky
It’s been a long, a long time coming
But I know a change gonna come, oh yes it will
I go to the movie and I go downtown
Somebody keep tellin’ me don’t hang around
It’s been a long, a long time coming
But I know a change gonna come, oh yes it will
Then I go to my brother
And I say brother help me please
But he winds up knockin’ me
Back down on my knees, oh
There have been times that I thought I couldn’t last for long
But now I think I’m able to carry on
It’s been a long, a long time coming
But I know a change is gonna come, oh yes it will
Principe de cette nouvelle rubrique « Minute papillon » :
prendre une minute pour se retourner sur une idée puis décider de la suivre
une minute.
Pas plus !
Top Chrono
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« Il y a dans la nature les fragments d’un alphabet ancien,
des morceaux de lettres capitales, des ruisselets d’italiques,
des grands espacements bleus de silence.
Et parfois, par on ne sait quelle grâce, plusieurs lettres s’assemblent,
des mots apparaissent avec ce qu’il faut entre eux de silence respirant,
une phrase est tracée. »
Christian Bobin
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Photo M. Christine Grimard
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Les mots coulent dans nos veines depuis la nuit des temps, la vie les a inscrits dans nos gênes à l’encre bleue nuit.
Un filament tissé de résidus d’étoiles s’enroule au cœur de nos cellules en une spirale éternelle, si l’on est attentif, on le voit briller au fond de notre regard.
Le temps n’a pas de prise sur nous puisque nos molécules nous survivront.
La poussière de nos os nourrira les fleurs de la forêt et nous reviendrons pour les admirer lorsque le cycle des saisons aura disparu.
Sur la surface de l’océan, scintille la multitude des âmes envolées, dansant légères dans la brise marine sans contrainte ni but, enfin libres.
Dans cet univers, la vie a pris tant de formes inscrites en double hélice en lettres de carbone, qu’une éternité ne suffirait pas à en explorer la diversité.
L’étendue de mon ignorance remplirait un gouffre sans fond, mais la partie infime que j’ai aperçue de cette vie, est une merveille absolue .
La vie court dans mes veines, mais où est le support de ma pensée ?
J’ai nourri mon âme d’amour, d’émerveillements et de poésie, ainsi elle sera plus légère pour s’envoler.
Parfois, durant une minute, il est bon de se taire, d’oublier les mots et de s’asseoir en silence pour admirer « ces grands espacements bleus de silence ».
Depuis hier, le vent souffle et tempête, impressionnant de violence.
Et l’on se sent tout petit face à sa colère, et espérant qu’il ne se roule pas en boule, pour prendre son élan et aspirer tous les arbres sur son passage.
Je ne peux m’empêcher de penser aux dépêches qui fleuriraient demain à la une des journaux:
– une « mini-tornade » a fait de gros dégâts sur une partie de la région lyonnaise…
Et le souvenir de la tempête de décembre 1999 refait surface dans ma mémoire, où des forêts entières avaient été abattues comme des fétus de paille, dans ma région, et où deux cèdres avaient été déracinés dans mon jardin. Cette inquiétude ne m’a plus jamais quittée depuis cette nuit-là, et lorsque le vent enrage de cette manière, elle renaît de ses cendres.
Il suffirait de bien peu de degrés supplémentaires pour que la planète nous montre sa puissance et nous signifie notre congé dans un accès de colère.
Accrochons-nous à notre poussière d’étoile, elle paraît bien fragile en un tel jour !
Je remercie de sa venue sur cette page, François Bonneau dont j’ai découvert le blog cette année « En passant » dont l’originalité et de nombreuses phrases ont retenu mon attention:
« On court après soi, évidemment, après soi qui nous nargue, loin devant. Et qu’on va rattraper«
François a gentiment accepté de partager avec moi, ce plaisir de l’échange des mots, qui sera une première pour moi puisqu’il s’agit d’illustrer une de ses vidéos.
Il me fait l’honneur de me recevoir sur son blog : « L’irrégulier »
Le thème choisi était de laisser notre imagination danser autour d’une vidéo que François a réalisée à partir de photos qu’il a prises de sa fenêtre, d’ombres attendant l’ouverture du Théâtre, et dont il a fait deux montages en couleurs ou en monochrome. J’ai beaucoup aimé découvrir les rêves que ses ombres sont venues me raconter à l’oreille, et je remercie François de me les avoir présentées.
Je me suis contentée d’écrire un texte sur ses images, qui est lu par Cécile Charpentier sur sa vidéo, et tout le travail de montage lui revient. Je ne peux que le remercier pour ce travail et d’avoir accepté cet échange original, même si les problèmes techniques ont beaucoup retardé sa parution.
Je souhaite à tous, une navigation agréable entre les lignes et les textes de ce mois-ci.
Vous pourrez découvrir si vous le souhaitez mon texte, sur son blog, « L’irrégulier »
Voici la vidéo avec le texte de François
Globules dans une veine
Elles défilent, régulières, comme des globules dans une veine, les silhouettes qui vont peut-être quelque part. Au travers du carreau, les statures diffuses ne forment qu’un seul flot, opaque et saccadé.
La nuit qui avale la chair et boit la moindre humeur régurgite des lignes qui se brisent, qui s’enroulent, s’articulent et se fondent, les ombres sont chinoises tant qu’on leur prête vie.
Je ne peux à la fois me poster à la fenêtre, et vivre en gouttelette parmi la vapeur des corps qu’un brin de vent disperse. Spectateur à mi-temps, je pourrai m’endormir si je les compte assez. Et demain, être globule dans une veine.
Sauf mention contraire, tous textes et photos par François Bonneau. Merci de ne pas les utiliser sans accord préalable.
« Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement…