
Photo Marie-Christine Grimard
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La brise marine
Esquisse un brin de lumière
En forme de vague
Photo Marie-Christine Grimard
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La brise marine
Esquisse un brin de lumière
En forme de vague
“Sous les vagues, la mer est dressée, on dirait qu’elle est au ciel, Qu’elle touche et arrose les nuages qui couvrent tout. ”
Ovide
Les Métamorphoses. Livre XI
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Je suis retournée ce matin à l’endroit précis où j’ai pris cette photo en 2012, depuis la plage à été transformée par les tempêtes, les grandes marées, l’érosion, le vent et le temps qui s’allient pour sculpter l’estran selon leurs désirs.
D’autres voiles se déploient à l’horizon, d’autres marins suivent d’autres caps, d’autres goélands chevauchent la crête des nuages.
L’océan, indifférent au tumulte de la vie des hommes, poursuit son va et vient.
Les vagues tirent sur le vert, la marée aplanît les bancs de sables comme il y a cinq ans mais la configuration de la plage est bien diffferente de celle de ce jour-là.
Cette image de 2012, aussi belle soit-elle, ne reviendra jamais. Cette femme qui parcourt l’estran, est bien différente de celle qui prit cette photographie. Bien des vagues ont balayé ce sable, bien des pas ont traversé cette plage. Bien des évènements se sont produits dans ma vie et dans ce monde depuis ce jour-là…
Que sont devenus tous ces gens ?
Que suis-je devenue ?
Et vous , qu’avez-vous vécu durant ces cinq années ?
« L’océan sonore
Palpite sous l’oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore. »
Verlaine
—
Peu importe si la nuit tombe
Et que le vent m’emporte
Dans le tonnerre des vagues
J’attendrai immobile
Que le ressac arrive
Jusqu’à ce que j’entende
Palpiter le cœur des baleines
Et chanter les sirènes.
—
« Certains jours il ne faut pas craindre de nommer les choses impossibles à décrire »
René Char
*
En silence la vague glisse
Avec douceur elle déplisse
De l’estran les cicatrices
Ne laissant qu’un miroir lisse
D’une beauté sans artifice
Insatiable créatrice
Pour mon plus grand délice
*
« Comme l’algue fugitive,
Sur quelque sable de la rive
La vague aura roulé mes os »
Lamartine
*
« La vague s’aplanit, et l’humide séjour,
Comme un vaste miroir, renvoie au loin le jour »
Jacques Delille
*
« Qu’est ce donc que toute notre tendresse
Rien qu’une petite vague qui racle sur la terre
et s’en retourne en haute mer. »
Léon-Paul Fargue
*
*
Autant s’en va le vent
Navigant
Entre joies et tourments
Que la vague aplanit inlassablement
Que le temps
Avance en érodant
Inexorablement
Tant les regrets des grands
Que les espoirs d’enfants
*