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L’été sera beau
Entre soleil et averses
Les bleus émerveillent
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L’été sera beau
Entre soleil et averses
Les bleus émerveillent
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Une pâquerette
Ne fait-elle pas le printemps
Même sans soleil ?
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« Celui qui copie la nature est impuissant,
celui qui l’interprète est ridicule,
celui qui l’ignore n’est rien du tout. »
René Barjavel
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Photo Marie-Christine Grimard
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Peindre le soleil
De vent
Ou
Peindre le vent
De lumière
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Ou se contenter de les admirer
Quand ils valsent
Ensemble
Dans la lumière
En pensant qu’ils sont seuls au monde
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Ou se contenter de les aimer
Pour ce qu’ils sont
Et ce qu’ils donnent
D’envie
Et de joie de vivre
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Ou se contenter de les photographier
Les surprendre
Histoire
De ne pas oublier
Leur beauté offerte
« Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie. »
Blaise Cendrars
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Photo Marie-Christine Grimard
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Le poète trempe sa plume dans la vie
La vie nourrit son âme de lumière
La lumière naît du fond de l’espace
L’espace habille sa nuit de mystère
Le mystère tend vers l’infini
L’infini inspire le poète
Le poète anéantit le néant
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« La vie est terrible mais comment lui en vouloir ? Je lui souris comme la fleur fleurit et comme le nuage passe : pour rien. Pour l’amour du très précieux et très noble rien … »
Christian Bobin
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Photo Marie-Christine Grimard
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Arrêt sur l’image
On retient son souffle devant le spectacle offert
Le soir fait silence comme s’il voulait éviter de perturber le peintre
Le décor est en place
Lever de rideau
Tout le monde est prêt
Quelle chance d’avoir pu obtenir un ticket
Les privilégiés sont assis
On ouvre grand les yeux
Attention :
Coucher du soleil !
Photo Marie-Christine Grimard
« L’amour est une étoffe tissée par la nature et brodée par l’imagination. »
François Marie Arouet, dit Voltaire
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Les champs de tournesol 🌻 m’ont souvent inspiré des petites histoires.
Celui rencontré hier sur les chemins de Vendée mériterait aussi que l’on raconte son histoire.
Photo Marie-Christine Grimard
Il à y quelques années, un de ses cousins au grand cœur m’avait raconté la sienne.
Son nom était Hélios.
Écoutez-la de nouveau en mémoire de lui.
Photo Massimo Daddi
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Au début de l’été, j’ai déployé mes nervures sous un ciel bleu sans nuages. J’ai tout de suite senti que je serai heureux ici. Cette terre était la mienne, balayée d’embruns et de vent salé.
Le champ où j’ai grandi est situé sur une colline aux courbes douces exposée à l’ouest. C’est un lieu caressé par la brume de l’océan au petit matin, où le bruit des vagues berce le temps. Je me demandais ce que j’entendais le premier jour, quel était ce grondement sourd, cette respiration entrecoupée de soupirs, et un de mes frères nous a expliqué qu’il s’agissait de la chanson du sable glissant sous les rouleaux de l’océan. Chaque jour, je l’écoute pour m’endormir, et chaque jour il me réveille à l’aube.
Notre champ domine la campagne alentour. Il est bordé par un sentier de terre battue, où passent les touristes en vélo durant l’été. Ils arrivent, essoufflés d’avoir monté la côte contre le vent, et s’arrêtent près de nous, immanquablement. Il faut dire que nous sommes beaux, spectaculaires même ! Notre couronne couleur soleil contraste avec notre cœur sombre, tel un œil noir brillant sous les rayons du soleil. Lui, notre père nourricier, nous le suivons des yeux du matin au soir quitte à nous en tordre le cou. Certains de ces humains munis d’appareil photo, nous vouent un grand intérêt et nous immortalisent sur toutes les coutures. Je me demande bien ce qu’ils font de notre image une fois rentrés chez eux.
Autour de moi, d’autres graines ont germé, poussant à la verticale plus vite que moi. J’ai toujours été un rêveur, et j’oubliais de puiser mon énergie préférant admirer la course des nuages et le vol des oiseaux des marais. Bientôt, mes voisins ont fini par me cacher le soleil, ce qui était un comble pour un tournesol, alors j’ai compris que je devais arrêter de me prélasser, sous peine de ne plus voir le ciel, rapidement. Alors, j’ai fait un effort. J’ai puisé mes forces dans ce sol rocailleux au goût de goémon et de noisette. La pluie des nuits m’a fortifié, le soleil des jours m’a forgé un caractère de feu. Je suis devenu grand, fort et beau. Beau comme un soleil !
J’ai tellement grandi qu’un jour, j’ai pu apercevoir la mer, là-bas vers l’horizon, et je suis resté émerveillé devant cette dentelle étincelante qui ondulait sous la lumière. Je n’oublierai jamais ce moment de pure magie. Je suis sûr que de mémoire de tournesol, personne n’avait jamais vécu un moment pareil avant moi.
C’est à ce moment-là qu’elle m’a remarqué. Pourtant, nous étions côte à côte depuis le premier jour, mais elle ne regardait que le soleil et elle ne m’avait jamais vu. C’est incroyable ce que les filles peuvent être distraites parfois !
J’ai bien vu qu’elle tentait de se tourner vers moi, je suivais son regard et elle suivait mon regard. Mais il est difficile de lutter contre sa nature. Un tournesol se tourne vers le Soleil, comme son nom l’indique. Inutile d’essayer de le nier. Ce fut difficile, mais rien n’est impossible quand on le désire vraiment, et à force de résister, nous avons réussi à nous rapprocher l’un de l’autre, imperceptiblement. Semaines après semaines, tandis que les autres laissaient tourner d’est en ouest leurs minutes solaires, nous luttions pour rester plein sud. Peu à peu, notre obstination a payé, et j’ai pu me tourner vers l’est, tandis qu’elle se tournait vers l’ouest, et nous sommes restés là, à nous contempler !
Ainsi, depuis une semaine, le temps s’est arrêté. Elle a de si beaux yeux noirs et brillants, et ses pétales sont les plus lumineux du champ tout entier. Je suis subjugué et je remercie le ciel de nous avoir plantés l’un contre l’autre. Ma vie aussi courte soit-elle aura été magnifique près d’elle. Je veux profiter de chaque instant qui nous reste. Je sais que nos jours sont comptés. Hier des hommes sont venus pour nous examiner, et ils ont décidé que la grande faucheuse passerait dans la semaine pour récolter nos graines. Il paraît que le miel qui coulera de nos têtes, sera aussi précieux que l’or. Cela ne m’étonne pas puisque nous nous sommes nourris de l’or du soleil. Qu’y-a-t-il de plus précieux que cette lumière-là !
Ce matin, j’ai entendu la faucheuse monter le sentier, elle semble poussive mais ses crocs sont acérés et si aiguisés qu’elle ne fera qu’une bouchée de nos têtes. Telle qu’elle est placée désormais, ma douce ne peut pas la voir. Je ne lui dirai rien, et me contenterai de la couver de mon tendre regard. Elle sera si heureuse qu’elle n’entendra rien venir, et quand les mâchoires de la moissonneuse se refermeront sur nous, nous nous envolerons ensemble vers le soleil.
Elle se réveille…
« Mon amour, regarde-moi. Ce jour sera le plus beau, il est inondé de soleil. Approche-toi encore plus près et regarde-moi au fond des yeux… »
Texte : Marie-Christine Grimard
Photo : Massimo Daddi
« Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme. »
Arthur Rimbaud
Photo M. Christine Grimard
….
Par les soirs rouges d’été
J’irai me promener
Éblouie de beauté
Rêver sous le figuier
Au matin qui viendra
À l’amour qui naîtra
Lorsqu’un regard mutin
Croisera mon chemin
Photo m. Christine Grimard
Photo m ch Grimard