« Derrière la fenêtre, les yeux de la pervenche le suivaient, et les gouttes glissantes le long de la vitre semblaient ruisseler de ces yeux anxieux, d’un bleu qui ne dépendait ni de l’étain jaspé du ciel ni du plomb verdi de la mer. »
Le ble en herbe – Colette

Photo M. Christine Grimard
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Un des plaisirs de l’été, est là pluie chaude qui ruisselle en cataracte lorsque l’orage éclate à la fin des jours caniculaires.
On retient son souffle en pensant « pourvu qu’il pleuve » que l’orage ne passe pas son chemin en nous ignorant…
Enfin les premières gouttes s’écrasent sur les carreaux. On hésite à sortir sous les éclairs, mais on envie secrètement les dahlias qui semblent se redresser sous l’averse.
Puis lorsque le déluge se calme un peu, on sort, le visage tourné vers le ciel, pour recevoir la douche salutaire, douce et chaude de la touffeur de la veille. Les yeux clos on se laisse caresser le visage par les gouttes soyeuses. La bouche ouverte vers le ciel on retrouve le sourire de l’enfant qui découvrait le monde. Derrière le goût d’ozone de la pluie d’orage, on distingue le parfum de l’herbe mouillée mêlé à celui de la lavande du jardin, sublimé par le fracas des gouttelettes tombées en rang serré.
On prête l’oreille, c’est tout un orchestre de percussions qui entame le second mouvement du concerto, et l’on se laisse emporter dans la danse.
Mais la pluie cesse, aussi promptement qu’elle est venue. Les oiseaux retrouvent leur branche, et leur chant. L’orage s’éloigne.
Un dahlia s’ébroue, secouant ses pétales dans un filet de vent. Le jardin retrouve ses couleurs vives. L’entracte est terminé. Le soleil s’installe au centre de la scène.
L’été sera chaud…
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