Ateliers de @fbon : Construire une ville avec des mots, cinquième proposition (B-Roll)

Voici mon texte pour l’atelier d’été de François Bon pour la Proposition 5 : B-Roll

Lorsqu’elle revient dans la cour, des visiteurs sont arrivés, détaillant les divers corps de bâtiments en essayant de les retrouver sur un plan qu’ils déploient devant eux. Les enfants courent autour du puits, réprimandés par leur père. Elle sourit malgré elle, de la vie qui continue entre ces murs…

Timide, elle les salue d’un geste, et baisse les yeux en les croisant et se dirige vers la grille. Les pavés usés n‘ont pas été remplacés. Elle se souvient avoir glissé avec son vélo aux petites roulettes d’apprentissage, et sent de nouveau la brûlure des gravillons sur ses genoux.

Son regard est attiré par une irrégularité du sol. C’est l’ammonite qu’elle cherchait en arrivant , la croyant plus près du puits. Elle s’accroupit, émue comme si elle avait retrouvé une amie, la caresse de l’index suivant les volutes du coquillage enfermé au sein de la pierre depuis des millénaires.

En la regardant, elle se souvient soudain que cette pierre  « habitée » faisait partie de leur trésor. Ils étaient quatre enfants du même âge à vivre dans ces lieux. Ils avaient inventé des histoires de rois, de bandits de pirates et de princesses, tout un parcours secret dans ces murs centenaires, dont les détails lui revenaient en mémoire. Que d’heures passées ici, à inventer leur vie ou celle de ceux qui les avaient précédé dans cette enceinte de pierres !

 

Photo M.christine Grimard

14 réflexions sur “Ateliers de @fbon : Construire une ville avec des mots, cinquième proposition (B-Roll)

  1. Coquillage incrusté comme ces marques dans la Vallée des merveilles… La pierre enserre, comme parfois l’écriture ! 🙂

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    • Autour de chez moi et sur les collines aux alentours, il y avait des amoncellements de pierres contenant des ammonites, on les retrouvait tout naturellement sur les pierres sèches des murs et sur les pavés de la cour. Les anciens n’avaient pas fait beaucoup de chemin pour trouver leurs matériaux de construction. J’en ai gardé quelques unes précieusement, comme les souvenirs précis qui jalonnent ce texte.
      Merci pour votre commentaire.

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  2. Heureusement, ils sont toujours là…le puits, le coquillage dans la pierre…imprégnés de chuchotements et de rires d’enfants…

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    • Oui heureusement que le passé ne s’efface jamais vraiment. La modernité s’assied sur des fondements incontournables, pour être solide une maison a besoin de fondations.
      Ce qui est dur, c’est de se rendre compte qu’on est seul à se rappeler de tous ces détails…

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  3. Non, vous n’êtes pas seule, puisque grâce à votre art d’écrire, vous nous faites entrer dans vos souvenirs qui deviennent nôtres.

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  4. Village maternel, contreforts du Quercy, on trouve par terre des coquillages marins fossilisés. J’ai ramené ainsi une coquille Saint-Jacques de couleur gris foncé. Quelle émotion, et quelle reflexion perturbantes, d’imaginer à la place de cette terre, une mer ou un lac d’eau salée ! Les millénaires défilent alors vertigineusement devant les yeux…

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  5. Encore Alex! Nous sommes le 21 juin, le solstice d’été dans l’hémisphère nord, et le solstice d’hiver dans l’hémisphère sud. Les 2 plus grandes fêtes du monde païen sur toute la terre autrefois.

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  6. Très bel écrit et belle photo. Je vous souhaite une bonne journée ainsi qu’un bel été ☀️

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  7. En collaboration avec Frédéric Diebold – Expert Fossiles, sur internet :

    « Ce ne sont pas seulement les dinosaures qui ont disparu il y a 65 millions d’années. Les ammonites, un type de mollusque marin préhistorique, ont eu une vaste existence de plus de 300 millions d’années. Ils vont vécu de la période dévonienne à la fin du crétacé, lorsqu’ils ont disparu à la même époque que les dinosaures. Maintenant, leur histoire est gravée sur toute la terre sous la forme de fossiles fascinants qui sont les anciennes coquilles que ces créatures ressemblant à des calamars ont laissé derrière eux. »

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    • Oh merci beaucoup pour ce texte explicatif !
      Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une espèce disparue, leur image minérale pétrifiée est d’autant plus précieuse en témoignage de leurs « 300 millions d’années » d’existence !!!
      Nous sommes battus à plates coutures, nous qui nous croyons invincibles et éternels….
      Voilà qui remet bien les pendules à l’heure 🙂

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