Je remercie pour sa présence pour la troisième fois sur cette page Dominique Hasselmann qui anime le blog Métronomiques où vous pourrez découvrir la richesse et la diversité de ce qu’il partage quotidiennement.
J’ai pris un grand plaisir à remplir ce nouveau vase communicant de nos textes échangés et le remercie d’avoir choisi d’orienter ce partage autour du thème de la nuit. Chacun a écrit son texte à partir d’une photo de l’autre prise une nuit sur la ville.
Vous pourrez retrouver mon texte si vous le souhaitez sur la page du jour de son blog où il me fait l’honneur de me recevoir.
Je vous laisse juger du résultat, et souhaite une belle navigation entre les lignes et les textes de ce mois-ci.
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« Tiers Livre de F. Bon et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement…
Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »
Sur le blog : Le rendez-vous des vases communicants tenu désormais par Marie-Noëlle Bertrand, ayant pris la suite d’Angèle Casanova et de Brigitte Célérier, vous retrouverez la liste des échanges de ce mois.
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Un jour, la nuit [2/2]
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Il y avait comme de l’électricité dans l’air, le ciel était un espace inaccessible ou insensible, je rêvais de le rejoindre mais il me manquait l’échelle à déployer pour y parvenir. La nuit, tous les chats n’étaient pas gris, l’un d’eux, noir aux yeux verts, me suivait depuis un certain temps le long de ce chemin mal éclairé.
Je marchais sans but et sans regret. Le « halage » n’existait plus, on ne voyait personne tirant une péniche ou la moindre embarcation depuis la berge. Le soir, aucun cycliste ne s’aventurait sur ce chemin pourtant goudronné, une atmosphère de pesanteur régnait dans le paysage malgré la suavité des roses célestes au-dessus de ma tête.
Mon téléphone se mit à vibrer (je pensais aux poteaux en bois qui se dressaient encore ici ou là), c’était juste un message d’information. Le gouvernement avait démissionné et une nouvelle équipe allait se remettre dare-dare au travail. La politique, même à la campagne, ne nous lâchait pas les baskets. Mais ici, pas besoin d’essence ou de « gazole », l’air pur suffisait à faire carburer les poumons.
Étrange, comme le calme enveloppait tout : quelques oiseaux se signalaient de temps en temps, peut-être un gentil « bonsoir » envoyé d’un merle à une pie voleuse (un baiser volé). Je me sentais seul – le chat me suivait toujours – et libre, dans ces moments où aucune voiture n’encombrait ma route, où aucune cheminée d’usine ne lançait vers le ciel ses fumées nauséabondes, où les klaxons à deux tons des véhicules de police ou des ambulances ou des pompiers ne vrillaient mes oreilles.
Je savais qu’au bout du chemin il y aurait le café qui s’ouvrirait vers les 7 heures du matin, on était bien encore à 20 km, et je demanderais un petit bol de lait pour mon compagnon de fortune. Ma mémoire me disait que le bistrot s’appelait « Aux mariniers », sans doute une enseigne qui devait dater de l’époque où ils étaient nombreux à naviguer sur la Marne.
Je rêvais déjà de ce petit-déjeuner : une demi-baguette, toute fraîche, une grande tasse de café noir, il me manquerait juste un journal à feuilleter (mais « Libération » était devenu aussi maigre qu’un jour sans pain). Au long de mon parcours, j’avais baptisé le chat : «Hibou».
Maintenant, le ciel changeait de couleurs peu à peu : il irait sans doute vers l’uniformité du bleu, laissant ses divagations nocturnes me plaire pour une autre randonnée sans horizon autre que celui de mon imagination parfois trop vagabonde.
texte : Dominique Hasselmann
photo : Marie-Christine Grimard
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donne envie d’imiter cette balade vers le lever du jour
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@ brigetoun : il va falloir peut-être enfiler des bottes vers le pont de l’Alma car je n’ai pas vu de zouave sous le pont d’Avignon !
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Je pense aux tableaux de nuit de James Whistler.
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@ Alex : la photo est très belle…
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Toute la saveur d’un réveil avant l’aurore, où l’on a envie de marcher dans la campagne encore endormie pendant ces quelques instants précieux, où le Temps semble avoir suspendu son vol, moment divin.
Et simultanément, revenant à la dimension humaine, on cherche prosaïquement le café du village, pour y déguster un bon petit déjeuner au comptoir.
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@ Alex : parcours sans encombre, les péniches bien amarrées, là-bas, dans le Sud…
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[…] j’ai le grand plaisir de publier ici, sur Métronomiques, un texte de Marie-Christine-Grimard, tandis qu’elle m’accueille sur son blog Promenades en […]
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Très belle photo….et superbe texte qui vous fait voyager
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@ Emmanuel photograpHy : j’ai vu sur l’autre blog que cela vous avait plu également !
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Cela m’arrive rarement de me réveiller aux aurores, et pourtant c’est toujours un moment magique de marcher vers le lever du jour, l’estomac et le cerveau encore vide, avec la promesse languide de les réchauffer bientôt. Beau texte et merveilleuse image.
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@ Francis Palluau : donner à rêver est aussi un plaisir que l’écriture ou la photo peuvent apporter…
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@ Francis Palluau : 😄
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Prenant mes clics de souris sans les claques,cloaques,la traversée entre vos deux blogs s’avère moins périlleuse que celle actuelle reliant la rive droite à la rive gauche de la Seine. Belle idée que ces deux nuits où tout reluit ,muses inspiratrices de deux beaux textes.
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@ Godard : oui, ce soir la Seine atteindra les 6,30 m, paraît-il. Mais les ponts ne sont pas encore submergés comme je l’ai vu ce matin…
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j’aime comme vos deux textes se répondent, un homme-chat, un chat-homme, errances complices
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@ walachniewicz :😄
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@ walachniewicz : il y en a un qui marche sur seulement deux pattes (comme une ancienne voiture)…
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Quelle photo magnifique ! Et ce chassé-croisé de chats enchante la matinée !
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@ Francesca : nécessité, parfois, de la lumière contre la cécité…
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Belle complicité
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@ Arlette A : merci !
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